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Débat économique: un tournant de campagne, deux styles de leadership

Un débat organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain s'est tenu entre les candidats aux élections municipales montréalaises Denis Coderre et Valérie Plante. Photo: Josie Desmarais/Métro

Lors du débat électoral sur le thème de l’économie organisé par la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain (CCMM), les candidats ont tenté de convaincre les entreprises et de répondre à leurs préoccupations. Pour la mairesse sortante, Valérie Plante, le débat de lundi a représenté un «tournant de campagne». Pour son adversaire, Denis Coderre, c’était l’occasion de démontrer qu’il y a bien «deux styles de leadership».

En termes d’économie locale, les deux candidats s’entendent sur une nécessité, celle de diminuer le fardeau administratif des commerçants, entrepreneurs et hôteliers montréalais. Les candidats entendent employer deux stratégies différentes. Pour Denis Coderre, il faut un meilleur accompagnement des acteurs locaux et des indicateurs, car «ce que tu peux mesurer, tu peux le contrôler».

La situation demande de l’agilité, selon Mme Plante, qui souhaite «y aller avec les besoins» et adopter une approche ciblée «comme de l’acupuncture». La mairesse a souligné la facilitation de l’obtention des permis de terrasses et la réduction de leur coût pour les restaurateurs. Ce à quoi son adversaire a répliqué qu’il s’agissait d’un «éveil tardif» de l’administration municipale en matière de développement économique.

Projet Montréal et le développement, ça ne marche pas ensemble. Il y a une vocation tardive.

Denis Coderre, candidat à la mairie de Montréal

Un enjeu de taille

Sur le thème du développement économique du territoire et du logement, pour Denis Coderre, l’enjeu se trouve du côté de la densité. «La seule façon d’agir sur le prix, ça prend de la densité, ça prend de l’offre», dit-il. Le candidat d’Ensemble Montréal compte pour cela construire 50 000 logements en quatre ans et «récupérer» une trentaine de terrains municipaux.

Pour Valérie Plante, le problème se trouve du côté de «l’abordabilité pérenne» du logement. La candidate s’est dite préoccupée par l’absence de mesures pour «geler la hausse des prix des loyers». Mme Plante a décoché quelques flèches à l’endroit du registre des loyers «volontaire» proposé par Ensemble Montréal.

Sur les questions de mobilité et de transport, Denis Coderre propose la mise en place d’un horaire spécifique pour les livraisons par camion «pour plus de sécurité» ainsi qu’un sommet sur le camionnage. Le candidat s’en est pris à l’escouade de mobilité créée en 2018 par l’administration Plante pour faciliter les déplacements lors de travaux de voirie.

L’escouade de mobilité, elle est prise dans le trafic.

Denis Coderre

À cet égard, la mairesse sortante rappelle la nécessité de mettre en place des «solutions concrètes» pour gérer la congestion et les chantiers. Elle rappelle que, depuis le début de la pandémie, l’administration a décidé de réduire de 40% les chantiers de la ville.

Pas de compromis sur les taxes foncières

Les deux candidats se sont engagés à ne pas augmenter les taxes foncières au-delà de l’inflation. Denis Coderre a affirmé vouloir se donner «une marge de manœuvre». La mairesse sortante a attaqué son adversaire sur la hausse des taxes foncières, affirmant que l’administration Coderre a augmenté les taxes foncières en moyenne de 2,1%, contre 1,8% pour Projet Montréal. Ce à quoi Denis Coderre réplique que l’administration Plante a brisé sa promesse de 2017 en augmentant les taxes foncières de 3%, alors que l’inflation se trouvait à 2,1%.

Interrogés sur le coût de leurs promesses électorales respectives, les candidats ne se sont pas avancés à dévoiler des chiffres.

Miser sur l’écofiscalité

En matière d’outil économique dans la lutte contre les changements climatiques, Valérie Plante croit qu’il est possible de «diversifier nos sources de revenus et diminuer les émissions de gaz à effet de serre» grâce à l’écofiscalité. S’il faut «y aller par étapes», la mairesse croit en une taxe sur les kilomètres. Une taxe sur les déchets ferait aussi partie de mesures «pertinentes», mais «pas dans le premier mandat».

Denis Coderre entend faire de l’écofiscalité «correctement et pas avec des consultations bidon». Le candidat propose la mise en place de fonds dédiés pour le verdissement et un marché obligataire vert (green bonds).

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