Être ou ne pas être Emmanuel Bilodeau
Le comédien Emmanuel Bilodeau tentera de venir à bout des grandes questions de la vie, avec pour seule arme son sens de l’humour, le vendredi 23 septembre, sur les planches de l’Entrepôt. L’artiste y présentera une version intimement unique de son One Manu show, dont la tournée a pris fin en mai.
« Je m’ennuyais déjà de mon show, alors je me suis dit pourquoi pas? Ce sera une version qu’on peut dire décloisonnée, sans la grosse machine de production derrière. Les gens auront plus accès à moi », confie le comédien.
L’homme qu’on a appris à connaître tant sur scène qu’au petit et au grand écran a commencé à travailler les textes de cette mise-à-nu humoristique à l’approche de la cinquantaine, alors qu’il avait l’impression qu’il n’avait plus beaucoup de temps devant lui pour passer son message.
« J’étais rendu là. Je me suis dit que c’était peut-être mon dernier spectacle alors je voulais parler de tout, de la vie familiale, de mes insécurités. Je voulais me présenter comme le Québécois moyen que je suis », continue Emmanuel Bilodeau.
Inspiration
Ayant grandi dans une famille de 12 enfants, il accuse son père d’être à la source de sa personnalité angoissée.
« Mon père était le genre qui paniquait en voiture, s’inquiétait du moindre bruit. On est tous un peu comme ça maintenant, mes frères, mes sœurs et moi », admet celui qui a pris les traits de personnages aussi variés que René Lévesque, Hamlet, ou celui du Laurent d’Annie et ses hommes.
Son spectacle est d’ailleurs né d’un mélange entre un long processus de questionnement et son obsession de faire rire.
« J’espère repenser la vie avec le public, le temps d’une soirée au moins. Ceux qui veulent se poser des questions devraient venir à mon show, ils vont en avoir. Je n’offre pas de réponses, par contre», avertit-il en riant.
S’il rêve secrètement d’obtenir un rôle dans un film d’Alejandro González Iñárritu, le réalisateur de 21 grammes et Babel, Emmanuel Bilodeau avoue que des initiatives comme le spectacle intimiste qu’il offrira à Lachine lui plaisent désormais plus que de gros projets qui le tiendraient loin de ses trois enfants.
« Je recherche plus un équilibre entre ce qui m’est proposé et ce que je désire faire moi-même, je veux me faire connaître, moi, et l’amour que j’ai pour mes enfants et faire rire, encore. »
Le spectacle-bénéfice qu’il donnera pour le 350e de Lachine ne marquera pourtant pas la fin de son exploration créative. Il parle d’écriture, d’essais, un roman peut-être, mais ce sont d’autres questions sans réponses.
Il travaille présentement sur ce qu’il qualifie d’«un projet à deux cennes et demi», un film à petit budget du réalisateur Marc-André Lavoie (Bluff et Hot Dog), qui devrait sortir au printemps.