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Montréal s’allume et le Québec s’éteint

Montréal s'allume Photo: Capture d'écran

Vous ne pouviez pas le manquer dimanche soir, c’était sur les quatre grandes chaînes francophones au Québec, Montréal fêtait son 375e sous la thématique «Montréal s’allume» et c’est avec une grosse carte postale / infopub de 90 minutes que le coup d’envoi était donné.

Comme un gros pétard mouillé, ou un mononcle un peu chaudasse qui insiste pour faire du karaoké quand tout le monde attend juste de déballer les cadeaux afin de rentrer pas trop tard à la maison.

C’est peut-être malhonnête de porter un chapeau de critique devant une production comme Montréal s’allume parce que le mandat en est un de variété informative. L’étalage de cartes postales montréalaises étant entrecoupé de témoignages chaleureux et d’annonces sur les célébrations prévues en 2017.

En 90 minutes, l’équipe d’Éric Salvail devait divertir, informer et montrer Montréal sous son meilleur jour tout en tenant compte de la grogne citoyenne qui en a marre des cônes orange et de la conduite plus qu’approximative du montréalais moyen.

Bref, c’était une tâche impossible que de rallier tout le monde à la cause – même si c’était imposé sur toutes les chaînes à, littéralement, tout le monde.

Il est surtout là mon malaise. Pourquoi c’était sur les quatre grandes chaînes? Pourquoi ce faux rendez-vous télévisuel monopolisait nos écrans dimanche soir? Pourquoi cette attention spéciale pour le 375e de la métropole?

J’ai déjà peur du 400e si ça c’était le traitement privilégié accordé à une fête étrange, un peu comme si on faisait des pieds et des mains pour souligner le 33e et un tiers de quelqu’un.

À titre comparatif, même le Bye Bye, que sensiblement tout le monde regarde, n’est pas dupliqué sur plus d’une chaîne. Si Montréal s’allume était un véritable rendez-vous attendu, les gens auraient volontairement syntonisé l’émission. L’enfoncer au fond de la gorge de tous les téléspectateurs de la province n’était pas nécessaire – c’était même plutôt maladroit et malhonnête.

Ça m’énerve quand on me fait la promotion de quelque chose comme si c’était la meilleure invention de l’histoire de l’humanité depuis la roue ou le pain tranché.

C’était une sympathique production inoffensive, belle, variée, lisse et avec aucun fil qui dépasse. Mais ce n’était pas un rendez-vous pour moi et, je présume, plusieurs téléspectateurs en région qui sont pas mal insensibles aux travaux routiers du centre-ville de Montréal.

Montréal s’allume, c’était un non-événement, une belle grosse balloune gonflée par l’équipe derrière les festivités du 375e et, dans mon cas, cette balloune a éclaté avec fracas dimanche soir.

J’étais déjà cynique à l’idée de voir le pont Jacques-Cartier illuminé au lieu d’amélioré et là, je suis carrément fâché.

Ce n’est pas d’une infopub que Montréal a besoin, c’est d’une vision à long terme et une bonne dose d’huile de bras pour lui refaire une beauté. Parce qu’éclairer des ruines, ça fait de belles images, mais ça reste des ruines quand même. Robert Charlebois n’en parle pas dans sa chanson, mais je vous assure qu’un Montréalais qui passe proche de frapper un piéton en évitant un nid-de-poule ne chante pas les louanges des belles lumières sur le pont et le Stade.

Donc voilà, allume Montréal, parce que là tu nous as éteint.

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