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Plan B, ode à l’homme mou victime de son sort

Plan B Photo: Séries+

C’est lancé depuis la semaine dernière après la pluie d’éloges des chroniqueurs culturels du Québec – Plan B offre à Série+ son gros canon du printemps derrière la locomotive qu’est devenue Louis Morissette quand on parle de fictions sur nos écrans.

C’est quoi Plan B? C’est un avocat au bord de la faillite personnelle qui voit son couple s’effriter en raison de son surmenage au travail et des sacrifices qu’il fait au détriment de sa conjointe qui a mis sa propre carrière en jachère afin d’aider ledit avocat au bord du gouffre. S’en suit la possibilité de revenir dans le temps afin de corriger le tir et admirablement sauver son couple, sa vie, sa carrière et tout le reste tant qu’à faire et, évidemment, ça tourne au vinaigre quand il réalise que les choses ne se règlent pas aussi simplement qu’avec une poignée de bonnes intentions.

Malgré mes réserves, les éloges pour la série sont justifiés. La distribution autour de Morissette est très solide et là-dessus on peut difficilement être amer devant cette proposition qui ose la science-fiction dans un cadre plus conventionnel.

Le hic, c’est que l’audace est limitée et déclinée dans des teintes de beige pâle qui ne bousculeront pas les conventions.

C’est ma principale réserve par rapport à Plan B. Derrière une qualité technique évidente et une maitrise du médium satisfaisante, il n’y a rien sous le mince vernis de la nouveauté offert par le voyage dans le temps qui captive suffisamment mon intérêt pour que je passe outre cette quelconque déclinaison sur un même thème, c’est-à-dire l’homme mou hétéro du Québec qui ne comprend pas ce qui lui arrive et qui subit, malgré ses bonnes intentions, les impasses d’un quotidien sans issue.

Voir la misère de ce pauvre avocat avec le nez collé sur son nombril ne m’interpelle que très peu, aussi beau soit l’emballage de la présentation.

On peut donc dire que je suis déçu par Plan B, parce que la prémisse me parlait. Il y a ici matière à se mouiller plus que le gros orteil dans un océan de nouveaux propos et, malheureusement, la série n’y va tout simplement pas. On se contente d’un certain confort, d’un strict minimum au niveau de l’écriture pour permettre à tout ce beau monde de rayonner dans un projet aussi oubliable que décevant.

Ceci dit, ça reste de la télévision de qualité qui aidera la cote d’amour envers Séries+. Mais on ne parle pas ici d’une série qui marquera l’imaginaire et, pouvoir remonter dans le temps, peut-être qu’on changerait quelques décisions avant de lancer une aventure qui n’a peut-être pas les moyens de ses ambitions.

Dommage.

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