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Anthony Kavanagh: opération séduction

Marc-André Lemieux, Métro

Selon ses propres dires, Anthony Kavanagh est entré en «mode éponge» quelques secondes après son atterrissage à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, à Montréal, en avril.

Depuis son départ pour la France il y a cinq ans, l’humoriste originaire de Greenfield Park a quelque peu délaissé la culture populaire de sa terre natale. Peu familier avec Les têtes à claques, Loft Story, Héroux­ville et les déboires de José Théodore et de Nathalie Simard, le comique de 38 ans a fait ses devoirs et a étudié les événements marquants de l’actualité québécoise des dernières années. Le but de l’opération? Reconquérir le public d’ici avec Anthony Kavanagh.com, un nouveau one man show qu’il présentera la semaine prochaine dans la métropole.

«L’humour, ce n’est pas de la chanson, dit l’énergumène, assis sur la terrasse d’un luxueux appartement du Vieux-Montréal qu’il s’est loué pour la durée de sa minitournée dans la Belle Province. Tu peux être un chanteur chinois et avoir du succès partout dans le monde, tandis que pour faire rire, si tu n’as pas de références locales, tu es cuit. Si tu ne sais pas comment parler aux gens, tu es foutu.»

C’est donc avec l’aide de l’humoriste Sylvain Larocque qu’Anthony Kavanagh a adapté les blagues de son stand-up où il passe en revue tout ce qui a changé ces derniers temps. Des bouleversements survenus dans sa vie personnelle (sa coupe de cheveux, son désir d’être père) aux séries télé dont il raffole (24, Desperate Housewives), en passant par les nouvelles technologies (iPod, les GPS) et l’explosion du web, le boute-en-train n’a rien laissé au hasard. Il révèle même avoir testé ses blagues en secret dans de petits bars de la ville et des environs.

«C’est le désir de bien faire parce qu’on retourne à la maison, explique-t-il à propos à sa singulière démarche. On joue devant les membres de sa famille. On veut qu’ils soient fiers de nous.»

Quelque chose à prouver
C’est un Anthony Kavanagh fébrile à l’idée de remonter sur une scène québécoise que l’on rencontre en entrevue. Un humoriste qui parle avec autant de fierté de son récent passage à Tout le monde en parle que de son rôle dans le dernier film d’Étienne Chatiliez (une comédie musicale dans laquelle il donne la réplique à Valérie Lemercier). Il se réjouit même d’avoir réussi, quelques heures plus tôt, à faire rire une poignée de journalistes dans le cadre de l’enregistrement d’une émission de radio.

Un mois auparavant, l’histoire était tout autre. Anxieux à l’idée de revenir de ce côté-ci de l’Atlantique, Anthony Kavanagh se laissait envahir par les pensées noires, voire même par la paranoïa.

«J’en suis presque devenu malade, raconte-t-il. Mais je me suis arrêté d’un coup et je me suis dit : « Rappelle-toi  ce que tu as fait dans ta vie. Il n’y a pas de raison que ça ne fonctionne pas comme avant. »»

«On a toujours quelque chose à prouver, ajoute-t-il. Ça fait cinq ans que je ne suis pas venu et, pendant ce temps, la faune de l’humour a beaucoup évolué au Québec. Est-ce que j’aurais, encore ma place?»

AnthonyKavanagh.com
À l’Olympia
Les 23 et 24 mai

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