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Venise à Montréal

La tradition se poursuit alors que le Centre Phi accueille pour la quatrième fois le Venice Days. Volet indépendant de la Mostra de Venise, le Festival Giornate degli Autori (Venice Days) propose cette année huit longs métrages éclectiques venant de partout sur la planète.

Entre la science-fiction de Life Guidance, le suspense hitchcockien Samui Song du maître Pen-Ek Ratanaruang et le ludique documentaire Getting Naked: A Burlesque Story (dont la représentation de jeudi sera agrémentée d’une performance de l’artiste Scarlett James), il y en aura vraiment pour tous les goûts. «Ce sont des films qui donnent du plaisir», lance son programmateur Sylvain Auzou au bout du fil.

Gros coup de cœur pour l’émouvant Longing, le romantique M (la première réalisation de l’actrice Sara Forestier), le vibrant Volubilis et le délicieux drame cubain Candelaria. «C’est mon coup de foudre de cette édition, affirme celui qui s’occupe de la programmation depuis 2004. C’est une merveille absolue.»

Réputé pour être particulièrement sélectif («on ne prend qu’une dizaine de films, alors qu’on en reçoit plus de 1 000»), le Venice Days offre un septième art indépendant et accessible, ce qui tranche avec la majorité des célébrations cinématographiques.
«Il faut respecter le spectateur, le faire respirer avec une comédie, et ça permet ensuite d’apprécier quelque chose de plus dur, explique le vice-directeur de l’événement. On ne veut pas qu’il se suicide à la fin du festival!»

L’année dernière, Sylvain Auzou avait présenté en sol européen Eye on Juliet, de Kim Nguyen. «C’est le premier film qu’on avait sélectionné, se rappelle-t-il. J’aimais son originalité. J’ai lancé Jean-Marc Vallée, Denis Villeneuve et Stéphane Lafleur. Je voulais compléter le grand chelem avec Kim.»

Et qu’en est-il de la prochaine édition qui se tiendra en Italie l’été prochain? «C’est top secret, admet son programmateur. Il y aura un film québécois. Mais je ne peux pas en dire plus.» Les paris sont lancés. On met un 2$ sur La disparition des lucioles, de Sébastien Pilote.

«Je suis vraiment devenu un programmateur reconnu quand j’ai fait découvrir C.R.A.Z.Y.» –Sylvain Auzou, programmateur et vice-directeur de Venice Days

Le public idéal

Sylvain Auzou est programmateur du Venice Days depuis près de 15 ans. Il est donc appelé à voyager pour trouver la perle rare. Parmi les cinéphiles qu’il a côtoyés dans le monde, où se situe le spectateur québécois?

«C’est un public très curieux, à qui on ne montre pas assez de films différents, qu’on pousse trop vers les blockbusters et les grosses comédies, affirme-t-il. S’il n’aime pas, il ne va pas siffler, mais il ne va pas applaudir non plus. Ce n’est pas un public comme celui de Cannes qui est vraiment infect, qui va siffler ou être snob. Ou cet autre public qui aime tout, qui va applaudir tout de la même manière, que ça soit génial ou nul. C’est un public chouette.»

 

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