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Flash, drogues et Céline Dion

Marc-André Lemieux - Métro

 «Sans Céline et René, je ne serais plus ici.» De prime abord, cette déclaration semble un
tantinet mélodramatique, voire stéréotypée. Mais après avoir rencontré son auteur, on ne doute pas de sa véracité. Ex-junkie, Laurent Cayla lance cette semaine Céline, au-delà de l’image, un livre à mi-chemin entre l’album photo et l’autobiographie. Paru aux Intouchables, le bouquin contient plus de 600 clichés de la chanteuse, portraits que Laurent Cayla a pris lorsqu’il était le
photographe personnel du couple Dion-Angélil.

Si l’ouvrage nous permet d’entrer dans l’intimité de la star au moyen d’une série de souvenirs captés sur pellicule, il nous entraîne aussi dans celle de l’homme responsable de saisir ces moments à travers une succession de textes pour le moins révélateurs. Sous la plume sensible et juste de Diane Massicotte, se dessine l’histoire d’un être fragile souffrant d’une dépendance aux drogues et à l’alcool. «Quand Céline m’a engagé, elle savait que j’avais été junkie, mais, contrairement à bien des gens, elle ne m’a pas jugé, raconte Laurent Cayla. Parce que Céline, elle est exactement ce qu’elle chante : l’amour.»

De 1997 à 2006, Cayla a non seulement côtoyé les Muhammad Ali et Maurice Richard de ce monde, mais il a aussi accompagné l’interprète sur la scène comme à la maison. D’un tournoi de golf au club Le Mirage à l’ultime concert de la tournée Let’s Talk About Love, en passant par une épluchette de blé d’Inde en famille et l’anniversaire de René-Charles, il était là, muni de sa lentille.

Aucun des clichés qu’on trouve dans le bouquin n’a été retouché à l’aide d’un logiciel comme Photoshop, insiste-t-il. «J’aime voir ce qui est vrai, précise-t-il. Je ne veux pas qu’il y ait un décalage entre la réalité et ce qui est publié. Céline n’a jamais eu de problème avec ça. Elle m’a dit : « Laurent, c’est ton livre. Je ne veux pas t’influencer dans tes choix… Tant que je n’ai pas le doigt dans le nez! »»

Au sommet de la gloire, Laurent Cayla est toutefois retombé dans l’enfer de la drogue au milieu des années 2000. Accro à la cocaïne et au crack, il fait plusieurs surdoses et perd tout… ou presque. «Céline a toujours été là pour moi, indique-t-il, visiblement ému. Je ne suis pas son frère, je ne suis même pas un membre de sa famille; je ne suis que son photographe. Et malgré tout, elle m’a soutenu, elle m’a donné son amour. C’est une femme de cÅ“ur.

Aujourd’hui, Laurent Cayla a repris goût à la photographie. Après avoir touché le fond, il souhaite maintenant refaire surface. «Moi qui avais la grosse maison, qui m’en allais à l’aéroport en limousine… Je n’ai plus rien. Je n’ai plus un sou. Mais ce n’est pas important, parce que c’est matériel, affirme-t-il. Céline m’a appris à aimer la vie. Je n’arrive pas à comprendre comment elle arrive à être aussi terre-à-terre malgré l’argent. C’est inspirant.»

Céline, au-delà de l’image
Aux éditions Les Intouchables
Présentement en librairie

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