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Festivals de musique: tous les yeux sont rivés sur le FME

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La foule du FME en 2019 Photo: Louis Jalbert/FME

Le Festival de musique émergente (FME), qui démarre ce jeudi à Rouyn-Noranda, sera à la fois le premier et le dernier festival de musique de l’été, pour les raisons que vous connaissez.

Tous les yeux de l’industrie de la musique seront donc rivés cette fin de semaine sur l’Abitibi: le bon déroulement de l’événement donnera le ton pour les festivals attendus de l’automne, comme Coup de cœur francophone et Pop Montréal.

La directrice générale du FME, Magali Monderie-Larouche, admet ressentir de la pression à cet égard. «Une énorme pression!» précise-t-elle en éclatant de rire.

«On sait que si on ne fait pas les choses parfaitement, ça aura un impact sur tous les autres festivals», dit-elle.

La 18e édition du FME a failli être annulée. Ses organisateurs ont décidé d’aller de l’avant quand le gouvernement a levé l’interdiction des festivals le 5 août dernier.

«On a parti la machine il y a à peine cinq semaines!» lance la D.G. en échappant un rire nerveux.

Ce qui n’a pas empêché les organisateurs de rassembler une belle brochette d’artistes, parmi lesquels se trouvent Bleu Jeans Bleu, Les Louanges, Backxwash et KNLO.

Plusieurs des musiciens figurant dans la programmation ont sorti des albums pendant le confinement ou tout juste avant. Ce sera une rare occasion pour eux de présenter leurs nouveautés devant un public en chair et en os. «C’est un peu un cadeau qu’on leur fait», avance la D.G.

Priorité à la sécurité

Les contraintes de distanciation sociale obligent le FME à offrir une formule réduite de son événement, qui rassemble habituellement plus de 30 000 spectateurs dans le centre-ville de Rouyn-Noranda. Ce nombre s’élèvera à 3000 cette année.

«Au lieu d’avoir une centaine de bands, on en a 30», ajoute Magali Monderie-Larouche.

Dans le même ordre d’idée, la capacité de ses salles – déjà petites – a été considérablement réduite. Par exemple, le Petit théâtre du Vieux-Noranda ne pourra accueillir que 80 spectateurs au lieu de 400. Au Cabaret de la dernière chance, il n’y aura pas plus de 40 festivaliers au lieu des 200 habituels.

La directrice compte sur les deux scènes extérieures du festival pour augmenter l’achalandage à la limite permise par la santé publique. «Sinon, à Rouyn, il n’y a pas de salle assez grande pour 250 personnes distancées!» lance-t-elle en riant de plus belle.

Le FME ne badine pas sur le respect des mesures de sécurité pour prévenir la propagation de la COVID-19. Il y aura autant de bénévoles que pour les éditions précédentes, malgré la formule réduite. Ceux-ci désinfecteront les salles entre chaque représentation, distribueront du désinfectant à main et veilleront au respect des consignes.

À ce sujet, la directrice est on ne peut plus claire: la moindre infraction sera sanctionnée. «On est vraiment zélé. On va répéter les consignes toute la semaine!»

«On ne mettra pas la sécurité des autres festivaliers en péril pour une seule personne, ce sera très strict.» -Magali Monderie-Larouche

Pas de spontanéité

Côté ambiance, on imagine mal comment les festivaliers pourraient se rassembler et faire la fête jusqu’aux petites heures du matin, comme c’est coutume au FME.

«C’est complètement le contraire de ce qu’on fait en temps normal! Habituellement, on crée des espaces pour que les gens se rencontrent», relate la D.G.

Auparavant, le public pouvait même profiter de l’ambiance festive de la ville et de spectacles gratuits sans avoir déboursé pour des billets.

Cette année, il n’y aura pas de place pour la spontanéité. Les places pour chaque spectacle ont dû être réservées à l’avance, encore une fois pour assurer le respect des consignes.

Bref, le mot d’ordre est le suivant : «Tu as un billet, tu entres dans la salle, tu vois le show et tu pars. Ce n’est pas très social!» convient Magali Monderie-Larouche.

Pourquoi tout de même présenter une édition malgré toutes ces contraintes? «On mise sur le fait que l’expérience de voir un spectacle live est vraiment intéressante, même sans le côté party», résume la directrice.

«C’est le mieux qu’on puisse faire en ce moment: voir un show distancé et s’en aller après.» – Magali Monderie-Larouche

Une expérience intimiste

Cette édition du FME offrira les conditions idéales pour profiter pleinement de la musique qui sera interprétée sur scène. Métro sera d’ailleurs sur place et rendra compte de cette expérience dans un prochain article.

On peut s’attendre à ce que les musiciens qui ont accepté de relever le défi de jouer devant de minuscules foules distancées adaptent leur performance en conséquence.

«Certains ont refusé de faire des spectacles devant des gens assis, ils trouvaient que c’était trop contre nature», souligne Magali Monderie-Larouche, sans nommer personne.

«Ça va être intime et calme. Il n’y aura pas 200 personnes qui te poussent pour se rendre en avant près de la scène. On sera assis, captif et on pourra prêter attention à la musique», ajoute la directrice.

Financièrement, le FME peut se permettre de tenir cette 18e édition grâce au soutien financier dont il bénéficie. «Sans nos partenaires et les gouvernements, on ne pourrait pas offrir ça aux gens. Ce n’est absolument pas rentable de faire un spectacle dans ces conditions», soutient-elle.

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