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De «Grey’s Anatomy» à «This Is Us», la Covid s’installe dans les fictions télé

Jenji Kohan covid télé
Jenji Kohan (sur la photo) a coproduit Social Distance qui explore en huit épisodes et autant d'histoires le maintien des liens sociaux via les écrans et applications. Photo: Kimberly White/Getty Images for Vanity Fair

Personnages sur le front, masqués, confinés… De Grey’s Anatomy à This Is Us en passant par le film Connectés, la Covid-19 et ses conséquences sur la vie quotidienne s’installent dans les fictions télé, en particulier les séries américaines, très réactives.

En tenue de cosmonaute mais toujours glamour, les chirurgiens de Grey’s Anatomy reprendront du service jeudi avec le lancement aux États-Unis de la 17e saison, retardée à cause de la crise sanitaire, mais plongée au coeur du sujet à la faveur d’un saut narratif.

Impossible pour la série médicale à la longévité record «d’ignorer la plus grande histoire médicale du siècle», avait résumé cet été sa productrice exécutive, Krista Vernoff, invoquant une responsabilité à l’égard des soignants, dans un podcast du Hollywood reporter.

Pour les showrunners de Chicago Med aussi, évoquer le contexte sanitaire relevait de l’évidence. «Ne pas le faire n’aurait pas été réaliste», ont expliqué à l’AFP Diane Frolov et Andrew Schneider.

Le premier épisode de la saison 6, lancée mercredi, traitera abondamment de la «lassitude» suscitée par la Covid, maintenu par la suite en toile de fond, notamment via les «nouveaux protocoles mis en place pour protéger les patients et les soignants du virus».

Sans surprise, d’autres programmes médicaux (The Good Doctor, The Resident…) se sont ou vont se frotter à la pandémie, mais ses impacts économiques et sociétaux infusent au-delà du genre.

Malgré la Covid, un peu d’humour à la télé

Dans la série dramatique This Is Us (sur Canal+ en France), qui vient d’entamer sa 5e saison, la famille Pearson porte des masques, s’embrasse à distance ou subit le report d’un essai clinique pour une autre terrible maladie…

Et dans The Conners, suite de la sitcom Roseanne, c’est le «prisme économique» qui est privilégié pour suivre une famille ouvrière «qui galère toujours financièrement et vit la plupart du temps sans filet de sécurité», souligne à l’AFP son coproducteur exécutif et co-auteur Dave Caplan.

Ainsi, toute la famille revient vivre sous le même toit, pour lequel le père reçoit un avis d’expulsion, sa belle-soeur tentant quant à elle de sauver son restaurant en s’improvisant livreuse à vélo.

«Cela nous a semblé naturel d’intégrer le Covid» dans la vie de personnages qui «avaient démarré des entreprises, essayaient désespérément d’avancer dans leur carrière» avant que le virus n’interrompe tout cela, explique Dave Caplan. L’équipe a aussi choisi, fait rare, d’intégrer le point de vue d’Américains réticents à se plier à la science et aux restrictions sanitaires. «C’est quelque chose qui existe réellement dans notre pays», fait valoir Dave Caplan. «Donc c’est restitué dans notre série».

La pandémie, relève le coproducteur et coscénariste des Conners Bruce Helford, a aussi créé des «situations inédites» et l’occasion de glisser des traits d’humour à partir de ces éléments nouveaux.

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En France, l’exercice s’avère pour l’heure moins rodé qu’à Hollywood, même si la série romantique Plan coeur (Netflix) a consacré un épisode spécial au confinement cet été.

Le feuilleton quotidien de France 2, Un si grand soleil a lui survolé cette période, pour aborder ses retombées: infirmière mal payée, son héroïne, Claire, se met à cambrioler des riches avec l’employée d’un supermarché qui comme elle a «bossé comme une dingue», relate pour l’AFP le scénariste Olivier Szulzynger.

S’il entend limiter les allusions à la Covid pour garantir aux téléspectateurs «une respiration dans une actualité» morose, d’autres abordent frontalement la crise.

Tournée pendant le confinement, Social Distance (Netflix), coproduite par Jenji Kohan (Orange is the new black), explore en huit épisodes et autant d’histoires le maintien des liens sociaux via les écrans et applications, tandis que le film Costal Elites (HBO) met en scène cinq personnages se racontant face à leur webcam.

Du côté de l’Hexagone, Dany Boon prépare, pour Netflix encore, une comédie centrée sur le confinement dans un immeuble parisien.

Et Amazon dévoilera jeudi Connectés, mélange de thriller et de comédie sur un apéro virtuel qui dégénère, avec Michaël Youn et Audrey Fleurot. Un film «plus que jamais d’actualité» en plein reconfinement, fait valoir son réalisateur Romuald Boulanger, «convaincu qu’il faut raconter des histoires qui nous touchent directement».

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