image+nation, un festival humain et inclusif au-delà de la pandémie
Le festival de cinéma LGBTQ+ image+nation amorce jeudi une 33e édition virtuelle hors normes. Programmation foisonnante, francophonie… Charlie Boudreau, qui en assure la direction, a raconté à Métro quels sont les défis de cette année.
Jusqu’au 6 décembre, ce sont ainsi plus d’une soixantaine de documentaires, courts et longs métrages qui seront présentés aux internautes-festivaliers québécois, mais pas seulement. Malgré la pandémie, image+nation n’a jamais perdu de vue son objectif: encourager et de promouvoir une culture queer authentique dans un contexte de diversité et d’inclusion. Bien que beaucoup soient aux prises avec l’isolement, Charlie Boudreau a mis toute son énergie à imaginer «un bon côté» en ces temps difficiles.
Quels enjeux la pandémie a-t-elle soulevés pour image+nation cette année?
Depuis un bout de temps, on réfléchit à comment apporter l’expérience d’un festival à travers le web. On voulait rester axé sur l’humain et le personnel autant que possible. Lorsqu’on était en salle, on était restreint dans la capacité d’accueil et le nombre de films proposés. Mais comme on n’a plus cette contrainte physique, on a pu rajouter beaucoup plus de films. Avec le passage en virtuel, on a eu l’opportunité d’élargir notre sélection de 30% par rapport à l’édition passée. C’est facile de s’y perdre alors on a fait l’effort d’accompagner les utilisateurs grâce à différents focus. Ça donne l’occasion aux gens de découvrir, voir et partager des histoires, qui sont plus représentatives de la diversité. Je suis très fière de cet évènement inclusif et divers. La représentation est très importante dans la vie.
La solidarité aussi. Beaucoup de personnes souffrent de la crise liée à la COVID, et surtout l’industrie de la restauration qu’on a voulu encourager avec un système de parrainage. Si ça vous tente de manger pendant votre film, on a des suggestions d’établissements, dont les propriétaires sont LGBTQ+, pour vous! Avant on allait au cinéma et on sortait souper. Maintenant, on reste chez nous et on fait les deux en même temps.
Grâce à votre présence en ligne, vous allez mettre un coup de projecteur sur les oeuvres francophones qui seront accessibles à travers le pays. Pouvez-vous nous en dire plus?
Hors Québec, il y a beaucoup de francophones mais personne ne présente de films LGBTQ+ en français. C’est pourquoi on a choisi que notre programmation francophone soit pancanadienne. La francophonie va demeurer une section permanente chez nous. On veut vraiment accueillir des pays, des régions qui ont des cultures particulières, comme la Martinique, l’Acadie. Si on se limitait à la France métropolitaine, la Belgique, etc., ça serait un peu trop «classique». Ce qui est intéressant, c’est d’aller au-delà.
Par contre, on a voulu se cantonner à cette catégorie, car rendre national et international un festival local, je trouve que ça manque d’éthique. On n’est pas le seul évènement de cinéma LGBTQ+ au Canada. Si on présente nos films à tout le monde, les autres festivals, ils font quoi?
Pouvez-vous nous parler des autres sections d’image+nation?
Dans Voix émergentes, les films viennent de pays où les citoyens LGBTQ+ ont peu de droits, ou qui ont une industrie cinéma peu développée. Les cinéastes en sont un peu les porte-parole. Ça, on ne le verra ni sur Netflix, ni ailleurs. N’oublions pas que image+nation, c’est l’occasion de changer de ce genre de plateforme, pour le meilleur! (Rires)
On a aussi Queerment Québec, avec courts métrages d’ici. On aurait dû fêter ses vingt ans au Centre Phi cette année… Mais bon, on les célébrera autrement avec un programme double. Ça sera extraordinaire!