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De beaux et sombres malaises

Martin Matte et Julie Le Breton dans Les beaux malaises 2.0 Photo: TVA

Les malaises écrits et joués par Martin Matte dans la nouvelle saison de sa série à succès rebaptisée Les beaux malaises 2.0 sont toujours aussi beaux et drôles qu’aux débuts. Mais ils sont aussi plus sombres, alors qu’on assiste à la séparation de Martin et Julie.

Après quatre ans d’absence, la triomphante série Les beaux malaises – qui a battu des records de cotes d’écoute et récolté d’innombrables prix lors de sa diffusion de 2014 à 2016 – revient avec une prémisse de prime abord triste: Martin (Martin Matte) et Julie (Julie Le Breton) se quittent.

On croyait la boucle des Beaux malaises bouclée, Martin Matte aussi d’ailleurs. Jusqu’à ce qu’il se mette à écrire sur le thème de la rupture amoureuse. «J’ai trouvé ça ultra riche comme sujet, surtout à mon âge – la mi-quarantaine –, ça arrive à beaucoup de gens. J’étais extrêmement inspiré», a raconté l’auteur en conférence de presse virtuelle.

Ce qui aurait pu être un nouveau projet télé s’est transformé en nouvelle saison des Beaux malaises, notamment grâce aux judicieux conseils des deux François: Rozon, président d’Encore Télévision, et Avard, collaborateur aux textes.

Le populaire humoriste a voulu ajouter de la profondeur à sa comédie pour en faire une comédie dramatique. «Je me suis donné le défi de faire rire avec des sujets tristes et dramatiques», a-t-il résumé.

«Ce n’est pas une série à sketchs, c’est une série qui vient des tripes et qui est vraie.» -Martin Matte

Au-delà de la rupture, il cite également la violence conjugale et la maladie comme thèmes qui seront abordés au fil des 10 épisodes de la saison.

Retour dans la continuité

Dans les trois premiers épisodes que les journalistes ont pu visionner, on retrouve avec bonheur Martin, Julie et leurs proches: Florence et Léo, leurs deux enfants désormais ados (Émilie Bierre et Édouard Tremblay-Grenier), Monique, la mère de Martin (toujours aussi désopilante Michèle Deslauriers), son frère Marc-André (Fabien Cloutier) et ses amis Patrick (Patrice Robitaille) et Jean-François (Martin Perizzolo).

D’emblée, on se retrouve en terrain connu: Patrick est toujours aussi inélégant, Monique est toujours aussi grivoise et Martin peine toujours autant à accomplir de simples travaux chez lui.

Si le premier épisode met la table, le deuxième détonne par son ton dramatique – ce qui n’empêche pas de rire aux éclats à quelques moments. On y apprend ce qui a mené à la perte du couple chéri du petit écran. «J’ai pleuré en l’écrivant, j’ai pleuré en le tournant», affirme Martin Matte.

Le troisième épisode montre quant à lui comment Martin et Julie doivent gérer l’attention médiatique que cause leur séparation. «Vivre des choses difficiles et que les gens t’arrêtent dans la rue pour commenter ta rupture, c’est assez proche de ce que j’ai vécu. Mais c’est de la fiction», rappelle l’auteur, qui lance néanmoins une pique à la presse à potin.

Robin Aubert entre en scène

Après trois saisons signées Francis Leclerc, Robin Aubert prend le relais pour cette nouvelle mouture. Choix logique, puisque l’acteur-cinéaste était pressenti dès le départ pour réaliser la série. Il avait dû se désister à l’époque.

Tout vient à point à qui sait attendre. Les circonstances étaient désormais favorables pour celui qu’on connait pour ses films contemplatifs et expérimentaux (Tuktuq, À quelle heure le train pour nulle part) et les inquiétants Les affamés et Saints-Martyrs-des-Damnés.

Plonger dans le registre comique a été le principal défi du réalisateur. «La comédie est le genre le plus difficile à réaliser, selon moi, parce que la ligne est fragile entre en faire trop et pas assez. C’est un art qui est souvent un peu… peut-être délaissé», ajoute-t-il

Pourrait-on voir Robin Aubert l’acteur faire un saut devant la caméra dans un épisode? «Ça se pourrait qu’on m’aperçoive un moment donné», répond-il après avoir insisté pour saluer le talent des acteurs qu’il met en scène à l’écran.

«La personne qui m’a le plus impressionné – sans être licheux de cul – c’est Martin. Son niveau de jeu est très large, il est capable d’aller dans le drame.» -Robin Aubert, réalisateur

Les beaux fous rires

Malgré la présence du drame, on se tord souvent de rire, du moins dans les trois premiers épisodes, notamment grâce aux comédiens invités. Avec un malin plaisir, on retrouve Geneviève Schmitd dans le rôle de la prof-devenue-directrice-d’école Isabelle. Oui, il y a un clin d’œil à son inoubliable réplique «C’est trop pour moi!»

Laurence Lebœuf, douce-moitié de Martin Matte au quotidien, offre elle aussi une performance mémorable à hurler de rire dans le premier épisode, dont la finale est complètement déjantée et farfelue.

La scène est quelque peu osée et le langage est cru, mais rien n’est trop choquant. Martin Matte affirme par ailleurs ne jamais s’être censuré au cours de l’écriture. «Il y a des sujets qui grafignent, mais c’est fait avec bienveillance. Il n’y a pas de vulgarité que pour la vulgarité.»

Peut-on s’attendre à une autre suite des Beaux Malaises après celle-ci? «Julie Le Breton a proposé de faire une saison aux cinq ans, un genre de bilan de vie d’où sont rendus les personnages. C’est pas fou!» avance Martin Matte, qui réfléchit à tout cela sans pression.


Les beaux malaises 2.0

Dès mercredi 21h à TVA et sur TVA +

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