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Les oiseaux solitaires de Phoenix

Photo: collaboration spéciale

Le groupe français Phoenix sera de passage au parc Jean-Drapeau vendredi avec les pièces de son plus récent album, Bankrupt!

Le mot que Thomas Mars chante le plus souvent sur le plus récent album de Phoenix est «alone» («seul») – nous avons arrêté de compter après la 25e fois! Cela peut sembler étrange qu’avec un tel sujet – la solitude – ces quatre gars des banlieues françaises aient attiré les plus grands auditoires de leur carrière.

«Quand vous faites un album, vous devez être déconnecté, dit Mars. Vous devez le faire pour vous-même. Et ensuite, quand vous êtes en tournée, vous sentez quelque chose d’autre, soudainement. Ça devient distinctement différent.»

Quand on voit le groupe traduire au public les chansons de Bankrupt!, paru en avril, cette différence distincte est frappante. Alors que Mars chante «I’d rather be alone» («J’aimerais mieux être seul») sur le refrain du premier extrait du disque Entertainment, il saute plutôt vers le public et montre qu’il aimerait mieux entrer en contact grâce à une note universelle avec les gens qui, manifestement, ont déjà ressenti la même chose que lui.

Si le groupe, l’une des têtes d’affiche d’Osheaga ce week-end, semblait très à l’aise d’assumer ce rôle au festival Coachella récemment, il semble que la préparation d’un aussi gros spectacle ne se soit pas faite sans douleur.

«C’est une découverte pour nous, avoue Mars. Quand on a commencé, on n’était pas certains que ça serait une possibilité, faire des mégaconcerts. Et à un certain point, après quelques expérimentations, nous avons vu une valeur poétique, une sorte de côté “empire romain” à tout ça : quelque chose de gros, de plus grand que la musique.»

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Mais la façon dont Phoenix réussit ses spectacles à grand déploiement, c’est entre autres en maintenant une certaine intimité au cours de ceux-ci. Mars dit que depuis que le groupe s’est formé, avant le nouveau millénaire, il s’est promené dans le public pour chanter dans tous les concerts.

«Certaines fois où nous avons joué, il n’y avait même pas de scène, se souvient-il. Nous étions à la même hauteur que la foule, ce qui montrait qu’on était vraiment immergé dans le show. Je pense que c’est quelque chose dont on s’ennuie, et on essaie donc de conserver cet esprit, encore aujourd’hui.»

Bankrupt! Le passé est présent
Bankrupt! sonne comme un album d’été. Ses couches riches permettent de nouvelles découvertes à chaque écoute. Une bande sonore ensoleillée qui peut rendre un banal emploi d’été bien moins banal, avec des mélodies toutes prêtes à être chantées en voiture avec ses amis. Le son est beaucoup plus défini par les synthétiseurs que les pièces pleines de guitares qui ont révélé le groupe au grand public en 2009, Wolfgang Amadeus Phoenix.

On sent aussi que les membres du groupe se sont inspirés de leur jeunesse pour composer leur musique, mais ce n’est pas pour autant de la musique rétro, qu’on se le dise.

«Il y a beaucoup de claviers analogues qui s’apparentent à ce qui se faisait à la fin des années 1970, et de claviers digitaux qu’on entendait souvent dans les années 1980, des boîtes à rythmes… explique Thomas Mars. Mais tout ça est mêlé à de nouveaux sons.»

Phoenix
Sur la scène de la Montagne
Vendredi à 19 h 45

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