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Le documentaire Secondaire V : entre les murs

Photo: istudio divertissement

Qu’est-ce qui se passe réellement dans une classe d’école? C’est ce qu’on découvre dans le documentaire Secondaire V de Guillaume Sylvestre qui y est resté près d’une année.

Il y a des adolescents de 16 et 17 ans qui échangent bruyamment et leurs professeurs qui les relancent. Les élèves qui proviennent de milieux et cultures différents parlent de politique, de religion, de sexualité, de Printemps érable, d’identité et de langue française, bien avant la naissance du débat sur la charte des valeurs québécoises.

«J’ai 36 ans et mon secondaire n’a rien à voir avec ça, confie le cinéaste, rencontré dans un café. C’est complètement différent. Je pense que c’est à cause de la réforme qui est passée. On est vraiment dans une société qui discute, où c’est ton opinion qui compte… Les jeunes sont conscients du monde dans lequel ils vivent, plus que des gens de 50 et 60 ans. Et ils argumentent. Des fois, c’est épuisant mais en même temps, ç’a les qualités de ses défauts. Ils sont vraiment articulés et ils ont des points de vue intéressants, qui méritent d’être écoutés.»

Cela fait longtemps que l’homme derrière Durs à cuire et Sauvage avait le goût de débarquer dans une classe avec sa caméra pour voir ce qui s’y déroule. Faire un film sur la jeunesse, lui donner la parole et l’écouter. Soulever des questions tout en évitant le film à thèses. C’est ce qu’il a pu faire à l’école publique Paul-Gérin-Lajoie de Montréal où il a tourné de septembre 2011 à juin 2012.

«Le plus difficile, c’était d’obtenir les autorisations nécessaires, se rappelle son créateur. Le reste, c’est une question de temps. Après deux mois, à force de me voir deux ou trois fois par semaine, les élèves t’oublient, tu fais partie des meubles et c’est là que ça devient intéressant.»

Repenser le documentaire
Guillaume Sylvestre a jeté ses 30 premières heures de tournage qui ne le satisfaisaient pas. Au final, il a récolté 150 heures de matériel. Un véritable casse-tête au montage pour cet essai qui aurait pu prendre de nombreuses formes et s’échelonner sur trois ou quatre heures (la version présentée dans les salles est de 92 minutes). «J’allais devenir fou», avoue le principal intéressé, qui a mis le projet sur la glace pendant six mois pour aller tourner la fiction 1er amour.

Cette pause lui fut bénéfique et Secondaire V semble l’avoir transformé. «C’est la première fois que je fais un documentaire comme je veux le faire, note le réalisateur. Ça m’en a pris trois pour arriver là. Il n’y a pas de musique, pas d’entrevues, pas de narration, pas de voix off : seulement de l’observation. J’ai beaucoup aimé ça et j’aimerais répéter l’expérience. En même temps, c’est casse-gueule, parce que tu ne sais jamais vers où tu vas. Ça prend du temps. Mais je n’ai pas envie d’interviewer du monde assis, éclairés comme il faut.»

Secondaire V
En salle dès vendredi

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