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Jimmy’s Hall: militant… et dansant

Jimmys Hall - Written by Paul Laverty, Directed by Ken Loach, Produced by Rebecca O'Brien Photo: Joss Barratt/Sony pictures
Marilyne Letertre - Metronews France

Le réalisateur britannique de My name Is Joe et de The Wind That Shakes the Barley adapte avec Jimmy’s Hall (La salle de danse) l’histoire vraie d’un militant irlandais dans ce qui pourrait être son dernier film.

1932. Jimmy Gralton revient dans son Irlande natale après une décennie d’exil aux États-Unis. Très vite, il se met l’Église à dos en rouvrant son «hall», une sorte de foyer organisant des bals, des cours de danse et de musique, ainsi que des ateliers de lecture pour les classes ouvrières et les jeunes du comté. «C’est un récit simple mais très symbolique, confie Ken Loach, qui a fait de cette histoire vraie le sujet de son dernier film. Il traite de la difficulté d’être libre et de s’affirmer dans une société d’interdits», insiste-t-il.

Cinéaste militant s’il en est, très préoccupé par le sort de la classe ouvrière, le réalisateur anglais est immédiatement tombé amoureux du personnage, déniché par son ami et scénariste Paul Laverty. «Jimmy ressemble à beaucoup d’activistes que j’ai rencontrés et qui sont entrés en politique non par l’intermédiaire leurs études, mais parce qu’ils y avaient été poussés par leur expérience dans les classes ouvrières», raconte Loach.

«Cette histoire traite de la difficulté d’être libre et de s’affirmer dans une société d’interdits.» – Ken Loach, à propos de l’histoire vraie de Jimmy’s Hall

 

Un message universel
«Il avait par ailleurs ce charisme, cette chaleur et cet altruisme qui conduisaient les gens à suivre son combat.» Un combat pour le droit à la légèreté et à la vie, ici symbolisé par des séquences de danse sur fond de musique jazzy ou irlandaises. «Il existe encore certains endroits du monde où la religion fait la loi, où il est interdit de danser, de jouer de la musique, comme à l’époque de Jimmy. Mon film aura, je l’espère, une portée universelle et humaniste.»

Mais pas seulement: intelligent sans être élitiste, touchant sans être mélo, et brillamment servi par un Barry Ward au charme réservé, Jimmy’s Hall tire sa force de sa simplicité et de sa sobriété. De quoi espérer que ce film ne sera pas le dernier de Ken Loach. «J’adore mon métier, mais j’ai 78 ans et je n’ai plus l’énergie physique que requiert un tournage. Je dois recharger mes batteries et passer du temps avec les miens, dont je ne profite pas assez. Je ne sais pas encore si je retournerai un jour.»

Jimmy’s Hall
En salle dès vendredi

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