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Tout simplement Cabrel

Photo: Yves Provencher/Métro

Une dizaine de jours après son arrivée au Québec pour la tournée associée à son album In extremis, Francis Cabrel montera enfin sur la scène de la salle Wilfrid-Pelletier ce week-end le temps de deux concerts.

Francis Cabrel compte parmi ces chanteurs français à qui le public de chez nous voue un amour inconditionnel. La preuve, sa tournée se prolongera à l’automne, en raison de l’ajout de représentations supplémentaires. Il y a plus de 30 ans que le Français à l’accent du sud vient chanter la pomme aux Québécois et, depuis, une longue histoire de respect mutuel s’est installée. «Je ressens beaucoup de sympathie de la part du public. Je pense que la relation est solide, entre autres parce que je suis souvent venu dans les années 1980, sans faire de bruit, sans arriver en terrain conquis», explique Cabrel à Métro.

Les années passent, les classiques se transmettent de génération en génération, et plus de 20 millions d’albums vendus plus tard, le chanteur parvient encore à combler son public. Sa recette? «Peut-être de ne pas trop en donner, juge-t-il. Je prends mon temps, je sors des disques tous les quatre ou cinq ans en ayant travaillé le plus possible ce que je voulais dire, pour que les chansons aient une honnêteté intellectuelle vis-à-vis des personnes qui les aiment et qui viennent me voir.»

D’ailleurs, s’il sait se faire désirer du public, il sait également lui faire plaisir. Pour cette tournée, entouré de quatre musiciens et de trois choristes, Francis Cabrel entonnera ses titres les plus connus. «Les gens aiment les chansons qui ont plus de 25 ans. Je ne viens pas souvent, alors je les rejoue avec plaisir», lance-t-il. Au total, le concert compte plus d’une vingtaine de chansons, dont seulement six ou sept sont tirées de son plus récent opus.

Sur In extremis, sorti au printemps dernier après sept ans d’attente, la signature de l’interprète de Petite Marie est bien reconnaissable. Toutefois, on y entend une grande diversité de genres musicaux qui vont du jazz au blues, en passant par des sonorités africaines. «J’ai écouté beaucoup de jazz, qui est peut-être la musique la moins corrompue de l’histoire. L’industrie ne s’est pas mise à son chevet, comme elle l’a fait pour la pop. Le jazz, c’est donc quelque chose de sauvage, un territoire encore à défricher», dit-il.

«La jeune chanson française me tient à cœur. Les nouveaux chanteurs ont tous de la passion, de nouvelles idées et ils chantent en français, ce qui est presque, aujourd’hui, un acte de résistance. Mon tour est passé, alors j’essaye d’encourager ceux qui se lancent dans le métier.» –Francis Cabrel, évoquant le temps qu’il consacre aux Voix du sud, des rencontres d’écriture musicale.

Un 13e album studio plus sombre, plus engagé que les précédents, où Francis Cabrel semble aussi plus direct. «Chaque fois que je fais un album, je pense qu’il n’y en aura plus d’autres après. Donc, cette fois, je me suis dit : “Soyons honnête une bonne fois pour toutes.” Comme ça, si je n’ai pas l’occasion d’en refaire, je serai allé au bout de ma franchise», avoue le chanteur plutôt discret.

Car en plus de faire languir son public entre chaque album et chaque concert, à 62 ans, l’auteur-compositeur-interprète d’Astaffort envisage éventuellement de raccrocher pour se consacrer pleinement à son rôle de père de famille. «Partir longtemps, je ne supporte pas. Je suis bien chez moi, avec ma famille et toutes mes guitares autour, confie-t-il, un brin songeur et nostalgique. Je suis plus un vrai père de famille qu’un vrai chanteur. Je pense que c’est ce que je fais le mieux.»

Composer pour Céline
Entre chaque album, Francis Cabrel est occupé par différents projets et collaborations. La plus récente? Celle avec Serge Lama, pour composer une chanson qui figurera sur le prochain album de Céline Dion.

«J’ai rencontré Céline ici, en participant à l’émission L’été indien. Et j’ai cru comprendre que ça lui ferait plaisir si je lui écrivais une chanson», raconte-t-il. Alors quand Serge Lama lui a envoyé des textes, il s’est lancé. «Il y en a un qui me plaisait beaucoup. On a écrit le texte en commun, et j’ai composé la musique.»

Francis Cabrel
À la salle Wilfrid-Pelletier dimanche et lundi à 20 h

7 chansons marquantes de Francis Cabrel

  • Petite Marie
    Sur l’album Les murs de poussière en 1977
  • Je l’aime à mourir
    Sur l’album Les chemins de traverse en 1979
  • L’encre de tes yeux 
    Sur l’album Fragile en 1980
  • Encore et encore 
    Sur l’album Photos de voyages en 1985
  • Il faudra leur dire 
    Sur l’album Cabrel 77-87 en 1987
  • C’est écrit 
    Sur l’album Sarbacane en 1989
  • Je t’aimais, je t’aime, je t’aimerai 
    Sur l’album Samedi soir sur la Terre en 1994

 

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