Hugh Jackman entre Wolverine et Humphrey Bogart dans «Reminiscence»
Pionnier des films de super-héros avec son personnage de Wolverine dans la saga X-Men, Hugh Jackman n’a pas hésité longtemps lorsqu’on lui a proposé de participer à Reminiscence, un film d’anticipation mêlant science-fiction, polar à l’ancienne et histoire d’amour.
Le film des studios Warner Bros (en salle vendredi) sort tout droit de l’imagination des créateurs de la série télé à succès Westworld et a pour décor un Miami alternatif presque entièrement noyé par la hausse du niveau des océans.
Hormis les plus riches, les habitants de la ville sont réduits à une existence précaire sur des îlots minés par la criminalité ou dans des ruelles inondées. Pas de super-pouvoirs ici mais une technologie qui permet à ceux qui ont de quoi payer de revivre les souvenirs d’un passé plus heureux dans leurs moindres détails.
«Je ne peux pas vraiment critiquer les sagas, j’ai fait neuf films où je jouais Wolverine! Mais je pense que le public a envie de quelque chose de frais et de nouveau.»
Hugh Jackman
Dans Reminiscence, qui a un petit goût de Minority Report, l’acteur australien incarne un scientifique à la tête d’un de ces laboratoires à souvenirs clandestins, dont la vie est soudainement chamboulée par une cliente mystérieuse qui lui demande de l’aider à se rappeler où elle a laissé ses clefs.
Le film est écrit et réalisé par Lisa Joy, qui a créé avec son époux Jonathan Nolan la série Westworld.
«C’était un défi et nous n’aurions pas réussi sans le soutien de Hugh», assure-t-elle. «C’était mon premier long métrage en tant que réalisatrice et j’avais une idée originale qui impliquait de faire couler Miami», sourit Lisa Joy. «J’ai été vraiment poussée par le fait que Hugh nous rejoigne et dise : “Je crois en elle”».
Producteur de Reminiscence, Jonathan Nolan avait déjà exploré en 2000 les sombres méandres de la mémoire humaine en développant l’histoire du thriller Memento, film réalisé par son célèbre frère Christopher.
La même année, Jackman tournait dans son premier X-Men, film réputé pour avoir inauguré la grande ère des sagas de super-héros Marvel qui font exploser le box-office depuis lors.
Au total, les neuf films où l’acteur figurait en tant que Wolverine ont généré plus de quatre milliards de dollars de recettes.
Détective privé et mythe grec
Dans Reminiscence, Hugh Jackman incarne «un détective privé de l’esprit, une sorte de mélange entre Wolverine et Humphrey Bogart», dit Lisa Joy.
«Il joue probablement plus des poings que Bogart l’a jamais fait», s’amuse Hugh Jackman, reconnaissant toutefois qu’il y «un soupçon» de Wolverine dans son personnage de Nick Bannister.
Héros de guerre souffrant de stress post-traumatique, Bannister se retrouve aux prises dans Reminiscence avec un réseau de trafiquants de drogue et des propriétaires terriens qui veillent jalousement sur les rares îlots encore au sec.
Comme le mutant griffu des X-Men, «il a l’air dur et bourru. Et comme Wolverine, c’est le résultat d’une souffrance», explique Jackman, 52 ans. «Souvent, plus la surface a l’air dure, plus c’est cassé à l’intérieur».
Le film joue ouvertement avec la longue tradition hollywoodienne du détective privé dur à cuire mais s’inspire aussi du mythe plus subtil d’Orphée et Eurydice.
Ce «mélange des genres» a séduit l’acteur australien touche-à-tout, primé autant pour ses performances de comédie musicale (The Greatest Showman, Les Misérables) que pour ses films d’action.
«Tout est nouveau pour moi… même quand je jouais Wolverine, ça me semblait nouveau et stimulant, assure-t-il. Mais je pense que faire quelque chose comme ça, qui paraît très original, est passionnant».