«Volume 2»: chanter l’amour, façon Zoo Baby

Zoo Baby fait paraître vendredi son deuxième album « Volume 2 », aussi groovy que mélancolique.
Zoo Baby fait paraître vendredi son deuxième album « Volume 2 », tantôt groovy, tantôt mélancolique. Photo: Alexis-Aubin/Métro

Nous rejoignons Xavier Dufour-Thériault, alias Zoo Baby, à L’Espace public, bar d’Hochelaga nommé dans la chanson Chacun chez soi figurant sur son nouvel album, Volume 2, qui paraît vendredi.  

Y est à l’honneur la pop groovy, sensuelle et accrocheuse qui a tant charmé sur le premier album, paru peu avant le début de la pandémie, de ce projet solo né en parallèle de son groupe rock, Gazoline.  

L’auteur-compositeur-interprète Zoo Baby (Xavier Dufour-Thériault) au bar L’Espace public dans Hochelaga. Photo : Alexis Aubin
L’auteur-compositeur-interprète Xavier Dufour-Thériault, alias Zoo Baby, au bar L’Espace public dans Hochelaga. Photo : Alexis Aubin

Un album, deux moods  

Fini il y a un an déjà, Volume 2 oscille entre deux ambiances : l’une plus dansante et sexy, l’autre plus mélancolique, aux chansons épurées penchant vers la ballade. 

Si Xavier se réjouissait d’embrasser son côté plus acoustique, inspiré par l’acquisition de sa première « vraie bonne guitare sèche » durant la pandémie, impossible de s’y restreindre. « Zoo Baby, c’est pop! Je veux faire danser le monde », affirme l’artiste dont les influences foisonnantes vont des Beatles — une « obssession » — à Dua Lipa — « j’arrêtais pas d’écouter l’album [Future Nostalgia] » — , en passant par Mathieu Boogaerts et Loudon Wainwright III. 

Sa nouvelle guitare l’a naturellement amené à composer des chansons plus dépouillées, « très chanson française », où il se montre sous un jour plus fragile, dit-il. Son complice à la réalisation des deux opus de Zoo Baby, Julien Mineau (Malajube), l’a aidé à marier ces morceaux à ses pièces plus rythmées.  

Saveur frenchie  

Si les sonorités rétro caractérisaient déjà Zoo Baby, elles se déploient sur Volume 2 sous la forme de vaporeux arrangements de cordes et de vents (dont la flûte traversière de l’amie et choriste Anna Frances Meyer, des Deuxluxes), qui enjolivent sobrement ses chansons d’amour. 

« Différent de toi, c’était une espèce de pastiche de Comment te dire adieu de Françoise Hardy. Ça prenait ce parfum frenchie pour pousser les tounes où on les voyait », explique celui a grandi en écoutant de grands noms de la chanson française. « C’était très Souchon chez nous, Alain Bashung, Stephan Eicher. Plus vieux, j’ai tripé sur France Gall, Françoise Hardy de mon bord. » Une influence résolument intrinsèque à Zoo Baby, donc.

Afin d’embrasser cette ambition et de faire prendre de l’ampleur aux arrangements, les collaborateurs ont sorti la musique de Xavier de sa chambre, là où est né de façon minimaliste le premier album de Zoo Baby selon les « codes de la bedroom pop ». 

« On devait faire évoluer tout ça », affirme Xavier, sans qu’en pâtisse la nature intime de sa pop.  

L’auteur-compositeur-interprète Zoo Baby (Xavier Dufour-Thériault) au bar L’Espace public dans Hochelaga. Photo : Alexis Aubin
« J’écris juste des tounes d’amour sur mes blondes », avoue Zoo Baby. Photo : Alexis Aubin

Chanter ses amours 

Intimes, ces paroles le sont foncièrement, et il ne s’en cache pas. « J’écris juste des tounes d’amour sur mes blondes », avoue le musicien tout en soulignant le pouvoir qu’ont les chansons d’amour de tisser facilement un lien entre l’artiste et l’auditeur.trice. 

J’essaie de chanter quelque chose qui est proche de moi. Je suis un lover, je suis un passionné en amour, j’aime ça tomber en amour. C’est ce que j’ai à raconter. Il n’y en aura jamais assez tant qu’à moi, des chansons d’amour.

Zoo Baby

L’abandon entier que lui confère Zoo Baby s’est par ailleurs avéré salutaire à son band, dont il est le parolier. En écrivant des textes introspectifs, mais moins personnels, Xavier permet aux autres membres de Gazoline de mieux se les approprier.  

« Les gars se reconnaissant plus dans les nouvelles tounes de Gazoline, et avec Zoo Baby, je suis plus à l’aise d’être moi-même et de m’exprimer avec plus de fragilité », se réjouit le musicien pour qui l’écriture possède des vertus thérapeutiques. 

Zoo Baby
La chanson Du café et la fille qui restait ici, qui clôt le nouvel album de Zoo Baby, Volume 2, lui tient particulièrement à cœur. Photo : La Chance, page Facebook de Zoo Baby

Oser L’envie 

Cette fragilité culmine sur l’atmosphérique L’envie, magnifique chanson que Julien Mineau a dû convaincre Xavier d’inclure. « C’était trop honnête; j’étais pas prêt à m’assumer tant que ça, confie Zoo Baby. C’était un peu, pas mal sur Gab Bouchard… En fait, c’est full sur Gab Bouchard! » 

Ce dernier, qui est le meilleur ami de Xavier, l’avait époustouflé par la sensibilité de la pièce Grafignes, qui a donné son titre au plus récent album de l’artiste natif du Lac-Saint-Jean. 

Autre chanson éminemment personnelle, Du café et la fille qui restait ici, qui tient particulièrement à cœur à Xavier, clôt à la fois Volume 2 et « une partie de [sa] vie ». 

« Elle est un peu pathétique, mais je la trouve jolie, légère et sympathique », dit celui qui y chante, suivant une rupture, l’absence de l’être aimé dans un appartement jadis partagé. 

Textes sensuels plutôt que sexuels

Aujourd’hui, Xavier Dufour-Thériault se dit heureux d’écrire des chansons « flirty, sexy, sans que ce soit creepy », à des lustres des premières compositions de Gazoline. « C’était sexuel, mais pas sensuel. On était des horny boys. Ça marchait avec l’adolescence et le garage rock, mais je me suis éloigné de ça parce que ça manquait beaucoup de subtilité », admet-il en riant. 

« L’amour de la musique mène à la musique de l’amour », conclut Xavier, citant l’auteur Jacques Prévert. On peut compter sur Zoo Baby pour chanter l’amour affligeant comme enivrant.  

Volume 2 de Zoo Baby sort vendredi sous l’étiquette Duprince. 

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