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Transit améliore les horaires d’autobus

Grâce à l’apprentissage automatique et aux données ouvertes de la STM, l’application mobile Transit affiche désormais avec plus de précision quand passera le prochain autobus.

Que ce soit en appelant le 514-AUTOBUS, en consultant un guide en papier ou en visitant un site web, il fallait auparavant se fier à un horaire déterminé des mois à l’avance pour connaître l’heure de passage des autobus à Montréal.

Le service iBus qui a équipé tous les autobus montréalais d’un GPS et d’une connexion Internet au cours des dernières années a depuis changé la donne. Avec un téléphone intelligent, il est maintenant possible de savoir si la 55 est à quelques rues de nous ou si au contraire elle est encore loin. Déterminer avec précision quand elle arrivera à notre arrêt est toutefois une autre paire de manches.

«Savoir quand le prochain autobus va passer est l’information que les usagers consultent le plus et c’est celle qui a le plus besoin d’être précise», explique Sam Vermette, PDG et co-fondateur de Transit, une application conçue pour faciliter les déplacements en transport en commun.

Les horaires des autobus sont plus précis qu’auparavant, mais un autobus qui ne passe pas à l’heure annoncée est encore chose courante. Beaucoup trop au goût de Transit. Pour améliorer la situation, la jeune entreprise qui a pignon sur rue dans le Mile-End à Montréal s’est tournée vers l’apprentissage automatique, une technique d’intelligence artificielle.

En recueillant les données des autobus de la STM et en les analysant à l’aide d’algorithmes poussés, Transit a été capable de mettre en valeur des tendances dans les horaires. «Si la 55 avance au ralenti tous les mardis de 13h à 15h, il y a de fortes chances que ce soit la même chose le mardi suivant. Ton autobus pourrait donc arriver non pas dans trois minutes, mais dans six minutes», image le PDG de l’entreprise.

Le jour de la semaine, l’heure, la vitesse de l’autobus: plein de facteurs ont été pris en compte pour créer les nouveaux horaires. «En comparant nos temps d’arrivée avec ceux de la STM, nous sommes 15% plus précis et 15% plus fiable», ajoute Sam Vermette.

D’autres améliorations à venir

L’application Transit affiche les horaires améliorés depuis environ un mois déjà. L’équipe de développeurs sur le projet planche toutefois déjà sur des nouveautés qui permettront d’augmenter encore plus la précision et la fiabilité du système.

«Nous ajoutons présentement d’autres paramètres, comme la météo», confie Sam Vermette. Le système d’apprentissage automatique pourrait ainsi découvrir que le retard de la même 55 du mardi après-midi n’est de trois minutes que lorsqu’il fait beau, mais qu’il faut plutôt attendre 10 minutes lorsqu’il y a une tempête de neige.

Transit doit aussi mettre en place une politique pour réentraîner périodiquement son modèle, pour qu’il puisse prendre en considération de nouveaux éléments. Les prédictions de son système diminuent en effet avec le temps, à mesure par exemple que les saisons changent ou que des travaux sont entamés dans la ville. «On essaie de déterminer à quelle fréquence il faut le refaire», confirme le PDG. Entraîner un modèle du genre demande des ressources informatiques considérables, Transit doit ne doit donc pas non plus tout recommencer toutes les semaines si ce n’est pas essentiel.

Transit est offert dans 200 villes dans le monde, mais seuls les utilisateurs montréalais bénéficient pour l’instant de la nouvelle fonctionnalité. «On est ici et on a un bon partenariat avec la STM, c’était donc le marché parfait pour lancer cette innovation», estime le PDG de l’entreprise qui compte désormais une cinquantaine d’employés. D’autres villes seront ajoutées lorsque la fonctionnalité aura suffisamment été peaufinée.

Même si certaines agences dans le monde seraient sûrement intéressées, Transit ne compte pas vendre sa technologie pour l’instant. «Il y a un marché pour ça, mais notre objectif est d’améliorer l’expérience des utilisateurs», note Sam Vermette.

Les autobus n’arriveront pas à leur arrêt plus rapidement, mais plus la précision et plus la fiabilité du système s’amélioreront, plus les utilisateurs pourront quitter la maison juste à temps, sans avoir peur de voir l’autobus leur passer sous le nez.

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