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« Le gouvernement taxe l’achat local » – Cri du cœur des microdistilleries

Photo: Archives
Jonathan Roy - Collaboration spéciale

Selon la règlementation actuelle, les microdistilleurs du Québec subissent une majoration équivalente à une taxe de 52 % sur les spiritueux qu’ils vendent à même leur établissement. Cette majoration, qui s’applique généralement aux produits vendus par la SAQ, est empochée par le gouvernement même s’il ne fait aucune manipulation des bouteilles vendues sur les propriétés de nos entreprises. En plus de nous priver de revenus cruciaux, cela compromet carrément notre croissance et menace notre secteur pourtant en pleine effervescence. 

Pourtant, le gouvernement se vante d’être l’ami des microdistilleries et nous promet depuis trois ans des solutions pour remédier à cette iniquité. On nous a promis de revoir le taux de majoration applicable aux ventes de spiritueux à nos établissements pour tenir compte du fait que les produits n’ont pas à être transportés ni entreposés par l’État. Mais nous attendons toujours. 

On nous a répondu qu’on nous comprenait, que nos demandes étaient légitimes, qu’on allait nous donner de l’oxygène, qu’une solution serait mise en place pour la saison estivale 2021. Mais nous attendons toujours. 

Nous avons été bons joueurs, nous avons fait preuve de patience et de résilience. Nous avons proposé des solutions simples et équitables pour assurer une distribution juste des revenus. Mais nous attendons toujours. 

Nous avons dû nous contenter d’un maigre 2 $ par bouteille alors que le gouvernement continue de percevoir en moyenne 20 $ sur cette même bouteille. Comment pouvons-nous poursuivre notre croissance, embaucher de la main-d’œuvre, nous doter de l’équipement nécessaire avec des poussières ? 

De tous les producteurs d’alcool, les microdistilleries sont les seules à la subir cette taxe à l’achat local. Les microbrasseries, les vignobles, les cidreries gardent le profit de leurs ventes sur place, pourquoi pas nous ? 

Le secteur des spiritueux du Québec est celui qui connait la plus forte croissance à la SAQ et les producteurs artisanaux, tous permis confondus, en sont grandement responsables grâce à leur créativité, leur savoir-faire et la qualité de leurs produits. 

Québec est la province du Canada qui conserve le plus gros montant de majoration pour la vente sur place. Pouvons-nous espérer récolter le fruit de notre travail comme les autres distilleries du pays ? 

La logique entrepreneuriale et commerciale veut que si tu assumes les frais afférents à la vente de ton produit, tu en perçoives les bénéfices. Cette logique ne s’applique visiblement pas aux spiritueux du Québec. En laissant la règlementation actuelle en place, le gouvernement compromet la croissance et la pérennité de plusieurs dizaines d’entreprises d’ici. 

Que doit-on faire de plus pour être entendu ? À quel moment le gouvernement mettra-t-il fin à cette taxe sur l’achat local ? 

Jonathan Roy, président de l’Union québécoise des microdistilleries

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