Maisons préfabriquées, une solution moderne
Les hivers canadiens rigoureux ont une incidence sur la façon dont nous construisons les maisons et la période de l’année où nous les construisons. La saison de construction est courte et les coûts sont élevés. La solution? Les maisons préfabriquées.
Après la Deuxième Guerre mondiale, il a fallu construire de nombreuses maisons pour les militaires revenant au pays. Nous avons réalisé d’importants progrès dans le domaine de la construction : nouvelles méthodes, inventions révolutionnaires et technologies avant-gardistes. Cependant, le processus de construction est resté le même : les produits sont envoyés sur le chantier et installés par les corps de métier.
Certains pays nordiques ont perfectionné l’usinage de maisons, qui permet de construire des maisons à longueur d’année, mais le Canada préfère copier ses voisins du Sud et construire des maisons de façon traditionnelle.
Pourquoi le Canada n’a-t-il pas recours à la préfabrication de maisons, une méthode qui remonte à plusieurs siècles déjà? En raison de la faible économie d’échelle, du manque d’avantages sur le plan des coûts et de l’allure peu attirante du produit fini.
Les dernières tendances rendent les maisons préfabriquées très intéressantes. Le seul hic? L’allure du produit, encore une fois… Les entreprises canadiennes ont tenté de se démarquer en construisant une maison traditionnelle en usine, plutôt que d’inventer de nouvelles méthodes d’assemblage et de modifier le produit. Le résultat : un produit qui rappelle indéniablement une maison mobile.
Une maison préfabriquée peut avoir une très belle allure. En effet, les Scandinaves, qui sont passés maîtres dans le domaine, font des maisons préfabriquées identiques aux maisons construites de façon traditionnelle. Les Japonais ont poussé le concept encore plus loin : un représentant se rend chez le client pour lui faire choisir les finitions et les produits dans un catalogue. Une entreprise japonaise offre même de reprendre les modules, de les modifier et de les réinstaller.
Les entreprises canadiennes doivent voir la préfabrication de maisons comme un processus industriel. Le constructeur rencontre le client et ce dernier fait des choix adaptés à son mode de vie et à son budget. L’information est transmise à l’usine et la construction commence. C’est un peu comme assembler des blocs Lego. Une fois terminée, la maison est envoyée sur le chantier et est habitable en quelques heures.
La réalité économique et la hausse de la demande forcent les gouvernements et les fabricants à examiner la question. Nous avons fait des merveilles avec le programme d’exploration spatiale, mais pourquoi ne pas résoudre les problèmes «terrestres» d’abord?
L’envers du décor
Avi Friedman
Professeur en architecture, McGill