La nouvelle réalité de la classe moyenne
Si vous voulez un jour faire partie de la classe moyenne, il vous faudra probablement occuper un emploi exigeant un niveau élevé de compétence.
C’est une des conclusions de l’étude de l’OCDE parue en juillet dernier et nommée «Job polarisation and the middle class: New evidence on the changing relationship between skill levels and household income».
Avant les années 1990, les travailleurs qui appartenaient à la classe moyenne possédaient souvent des compétences de niveau intermédiaire. Cela signifie qu’ils occupaient des postes dans le secteur manufacturier, les métiers spécialisés, la machinerie, le transport et les autres secteurs de la fabrication. Dans cette étude, la classe moyenne est formée des foyers qui gagnent de 75 à 200% du revenu médian. Ce dernier était d’environ 70 300 $ au Canada en 2015 (59 800 $ au Québec).
Depuis les années 1990, néanmoins, la composition de la classe moyenne a changé. Ceux qui en font partie occupent plus souvent qu’avant des postes de niveau de qualification élevée. Ils ont des emplois de gestionnaires, de professionnels, d’ingénieurs et de technologues.
Précisément, en 2015, la proportion de travailleurs qui font partie d’un foyer de la classe moyenne et qui occupent un emploi demandant un haut niveau de compétence est de 45% au Canada, une augmentation de 10% depuis 1995. Au contraire, la proportion de travailleurs qui font partie d’un foyer de la classe moyenne et qui occupent un emploi demandant un niveau intermédiaire de compétence a diminué.
Alors qu’elle était de 45% au Canada en 1995, elle n’est plus que de 35% aujourd’hui. Donc, la classe moyenne est de plus en plus formée de professionnels et de technologues, de moins en moins d’ouvriers spécialisés et de travailleurs de la production.
Moins d’options
Si ces résultats sont intéressants, ils ne sont pas surprenants. C’est aujourd’hui une croyance commune que, pour bien gagner sa vie, il faut être qualifié, développer ses compétences.
Pourtant, un très grand nombre de jeunes décrochent de l’école et quittent le système scolaire sans avoir développé une compétence quelconque. Certains semblent penser qu’ils pourront poursuivre une carrière semblable à celle de leurs parents, qui ont réussi à faire partie de la classe moyenne de leur époque sans beaucoup de qualifications…
De plus, cette étude montre que si vous aspirez, comme beaucoup le font, à un revenu de classe moyenne, les options de carrière qui sont les vôtres ont diminué au cours des 20 dernières années. Bien sûr, il y a encore des métiers de niveau de compétence intermédiaire qui paient bien. Parlez-en à un grutier, par exemple. Néanmoins, la tendance est claire. Pour s’assurer un revenu de classe moyenne, vaut mieux se préparer à occuper un emploi de haut niveau de compétence. Cela signifie des études plus longues et souvent plus difficiles, mais c’est la nouvelle réalité.