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Noël sans achat: si on revoyait nos traditions? 

Photo: iStock

Que ce soit pour des questions environnementales, pour contrer la surconsommation ou simplement pour éviter les magasins, il y a plusieurs bonnes raisons de célébrer Noël sans acheter de cadeaux. Si de plus en plus de familles font ce choix, d’autres ont plus de mal à délaisser la tradition. 

À l’approche du temps des Fêtes, plusieurs se créent de nombreux besoins dans l’unique but de répondre aux impératifs de cette période de l’année. 

Or, en 2021, d’autres préfèrent redéfinir de vieux rituels en fonction de leurs valeurs. Et les fêtes traditionnelles n’y font pas exception. 

Plus qu’une mode 

Pour un quatrième Noël, la famille d’Eva Boivin fêtera le réveillon sans s’échanger de présents. 

Eva Boivin

En 2018, lorsque le plus jeune de la famille a fêté ses 19 ans, les cadeaux sont devenus moins intéressants, explique l’étudiante en droit âgée de 24 ans.  

«On était tous rendus à un âge où le besoin se faisait moins ressentir, on pouvait tous subvenir à nos besoins. On était surtout contre le fait de se créer un besoin de consommer à Noël», raconte-t-elle. 

C’est son oncle Alain Gendron qui a d’abord lancé l’idée de redistribuer l’argent des cadeaux à un ami proche de la famille, qui venait de recevoir un diagnostic de leucémie. Au total, un montant de 2000 $ a été amassé.  

L’année suivante, les membres de la famille Gendron ont choisi de donner des fonds à une œuvre de charité. Depuis, cette solution est devenue leur tradition.  

C’est surtout une manière, pour cette famille, de lutter contre la surconsommation et les inégalités socioéconomiques, indique Eva Boivin. «Tout le monde peut donner en fonction de ses capacités financières. Et cette année, on a évoqué la possibilité de faire du bénévolat à la place», poursuit l’étudiante. 

En plus d’économiser, ne rien acheter à Noël lui permet de rester loin des centres commerciaux surachalandés. «Ma famille est contente d’éviter les longues files, surtout avec la COVID-19», affirme Eva Boivin. 

Plus difficile pour d’autres… 

De son côté, Louis-Philippe Dumas, 24 ans, tente tant bien que mal d’inculquer cette manière de faire à sa famille. Pour faire valoir son point de vue, le jeune homme affirme qu’il ne déballera pas ses cadeaux cette année s’il en reçoit. 

Louis-Philippe Dumas

«Noël, c’est une fête que j’apprécie beaucoup en général, comme toutes les fêtes plus traditionnelles. J’encourage tout le monde à aller voir sa famille, mais il faut repenser ce niveau de surconsommation qui est encouragé juste parce que c’est une tradition qu’on nous a un peu imposée depuis qu’on est très jeunes, plaide-t-il. Est-ce qu’au final c’est vraiment nécessaire?» 

L’étudiant en chimie de l’environnement pense qu’on aurait tous dû diminuer notre consommation hier. Selon lui, cela commence par un changement dans la manière de célébrer les fêtes commerciales. «En 2021, c’est ça le but principal de Noël: on se réunit en famille et on se donne des produits purement de consommation», déplore-t-il. 

L’année dernière, Louis-Philippe Dumas a spécifiquement demandé à sa famille de ne plus jouer au père Noël, et d’éviter les cadeaux à son anniversaire.  

«Si je suis pour m’acheter quelque chose de matériel, je me suis toujours dit que c’était moi la personne la mieux positionnée pour faire le choix le plus optimal d’un point de vue environnemental», fait-il valoir.  

Au départ, le jeune homme a eu droit à une vive réaction de la part de son père. «Il était un peu choqué parce que c’est une tradition présente chez lui depuis très longtemps.»  

«Il m’a quand même offert un cadeau, mais c’était de la nourriture. C’est quelque chose dont j’ai besoin alors j’étais content… mais c’était dans un gros emballage alors j’étais déçu à ce niveau-là». 

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