Comment faire partie du 1 %?
Une étude récente nous renseigne sur le 1 % des mieux nantis au Canada. Pourriez-vous faire partie de ce groupe un jour?
L’année dernière, le mouvement Occupy Wall Street portait à notre attention une réalité bien dérangeante : 1 % de la population de la planète contrôle 38 % de ses richesses, ce qui explique que, dans bien des régions du monde, plus de 50 % de la population vit avec 1,25 $ par jour. Occupy Wall Street dénonçait surtout le rôle qu’ont joué des banques et certains spécialistes de la finance dans la grande récession de 2008. Si ce n’était pas son objectif, il est néanmoins possible que le mouvement ait laissé l’impression que le fameux 1 % n’était formé que de banquiers. La réalité est plus complexe.
Selon une étude récente du Réseau canadien de chercheurs dans le domaine du marché du travail et des compétences (RCCMTC), le 1 % des Canadiens les mieux rémunérés compte 275 000 personnes. Or, il n’y a pas autant de banquiers au Canada. Mais alors, qui sont ceux qui composent ce 1 %? Pourriez-vous devenir l’un d’entre eux un jour, peut-être en suivant une formation prometteuse?
Commençons par quelques constats importants. Pour faire partie de cette fraternité (car, oui, plus de 80 % sont des hommes), votre revenu annuel doit au minimum atteindre 230 000 $. Et, surprise, seulement 10 % de ces 275 000 personnes travaillent dans l’industrie des banques et de la finance. Les autres proviennent d’horizons professionnels variés, bien que deux groupes se démarquent. Ainsi, 14 % sont des cadres de haut niveau, principalement dans le secteur privé. Les revenus de ce groupe professionnel ont explosé au cours des 20 dernières années, comme on le sait. Un autre groupe important est celui des médecins, des dentistes et des vétérinaires, ces trois professions du domaine de la santé comptant 10 % des Canadiens les mieux rémunérés.
D’autres caractéristiques im-portantes des membres du 1 %? Environ 70 % de leurs revenus proviennent de l’emploi, et non de rentes ou de revenus d’investissement. De plus, ils travaillent beaucoup : 58 % d’entre eux font 50 heures par semaine ou plus, alors que seuls
20 % de l’ensemble des travailleurs travaillent autant. Finalement, plus de la moitié a obtenu un baccalauréat, alors que seul un travailleur sur cinq en détient un dans l’ensemble de la main-d’œuvre.
Sans offrir de garantie, je propose ma recette pour faire partie de ce fameux 1 % : décrochez un diplôme en finance, en administration ou en médecine et travaillez très fort par la suite. Ces favorisés se partagent aujourd’hui 14 % de la richesse du Canada, le double de leur part dans les années 1970.
Espérons que ce pourcentage n’augmentera pas jusqu’à 38 %. Je trouverais difficile de vivre avec 1,25 $ par jour…