Ahuntsic en fugue pour animer l’été
Le festival de musique Concerts Ahuntsic en fugue revient cette année en allant toujours à la découverte d’Ahuntsic-Cartierville à travers des lieux inusités de ce secteur de Montréal lors de concerts de musique de chambre.
Avec deux concerts gratuits et cinq payants, Ahuntsic en fugue animera le mois d’août. Il offrira deux concerts en plein air gratuits de l’Orchestre des berges d’Ahuntsic-Cartierville (OBAC). Cette formation musicale éphémère réunit des musiciens de talents pour une ou deux prestations. Il y’en aura une le 11 août à 19h au Parc nature de l’Île-de-la-Visitation.
«On aura une scène surélevée cette année, souligne Clément Canac-Marquis, directeur de Concerts Ahuntsic en fugue.
L’OBAC sera également programmé le 15 août à 19h sur le terrain vacant sur la rue de l’Esplanade entre les rues de Louvain et Chabanel. Au programme : Tchaïkovski, Copland, Barber ainsi qu’un hommage à Charles Aznavour et à la communauté arménienne.
Seront également invités à cette soirée quatre musiciens du monde originaires de l’île de la Réunion.
Expériences
Certains concerts tarifés seront aussi des occasions de faire des découvertes musicales et vivre des expériences uniques. Ainsi, le 22 août un concert intitulé «d’espace et de temps» se tiendra dans un loft industriel de la rue Chabanel.
Clément Canac-Marquis a fait appel au compositeur Julien Bilodeau pour créer une œuvre unique devant mettre en relief l’histoire industrielle de Chabanel. «J’ai voulu rendre hommage aux couturières qui ont travaillé et qui travaillent dans Chabanel», indique M. Bilodeau.
Pour rappel, c’est à lui que l’on doit notamment la version lyrique composée d’après les paroles et la musique de The Wall, de Roger Waters, mise en scène par Dominic Champagne et interprétée par le l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM).
L’œuvre lyrique pour Ahuntsic en fugue s’intitulera, Promenades ou les prolétaires, le compositeur n’a pas encore tranché. «Pour compléter la création, j’ai repris un extrait d’un poème de Clément Marchand, un poète québécois du siècle dernier qui s’intitule les prolétaires. Je voulais un témoin de l’époque qui a été capable de rendre compte de l’âme ouvrière», relève M. Bilodeau.
La pièce sera interprétée par un quatuor à cordes et un quintette à vent à la fin d’un concert très particulier où on aura écouté des œuvres de 17e au 21e siècle, de Vivaldi et Debussy pour les plus connus ou encore Beffa et Ligeti.
«L’interprétation dans un loft industriel à l’acoustique très particulière en fait une œuvre à écouter et un moment à vivre», signale M. Bilodeau.
«C’est une expérience hors normes, promet M. Canac-Marquis. Le public sera invité à se déplacer entre deux scènes dans une ambiance totalement interactive.» Ahuntsic en fugue a fait appel au collectif d’étudiants en intelligence artificielle NAME (numérique art mouvement expérience) de l’école Polytechnique de Montréal pour la réalisation de l’éclairage et la mise en place de l’évènement.
Pour le compositeur, si cette œuvre est liée à un lieu et à un temps, elle doit vivre. «Je sais qu’elle sera présentée dans une autre ville», assure-t-il.
Redécouverte
Le 20 août, un concert intitulé «Espace de rencontre avec Aznavour et l’Arménie» aura lieu à l’église arménienne apostolique Sourp Hagop. Le programme, interprété par le quatuor à cordes Rhapsodie présentera des pièces de Komitas, Khatchaturian, Babadjanian et encore des œuvres hommage à Charles Aznavour.
«En plus d’écouter de la musique, le public sera invité à visiter, avec un guide, le centre culturel arménien de Bordeaux-Cartierville», signale M. Canac-Marquis.
Pour la clôture de l’évènement, un concert intitulé «Romantisme: espace des émotions» est prévu le 24 août à la Salle Marguerite-Bourgeoys du Collège Regina Assumpta.
Des œuvres de Shumann et d’André Mathieu sont au programme. «Nous avons voulu faire un clin d’œil à André Mathieu qui était un grand fan de Shumann», avise M. Canac-Marquis.