REM de l’Est: le maire de MHM veut des réponses à ses questions
Le maire de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (MHM), Pierre Lessard-Blais, a envoyé jeudi une lettre à Maud Cohen, la présidente du comité d’experts sur l’architecture et l’intégration urbaine du Réseau express métropolitain (REM) de l’Est, exprimant ses réserves sur le projet actuel.
Cette lettre, dont Métro a obtenu une copie, a également été envoyée à des élus de la Ville de Montréal et du gouvernement Legault, ainsi qu’à des dirigeants de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).
Si la CDPQ Infra a proposé cette semaine de construire un court tunnel sous le centre-ville, le plan concernant l’arrondissement MHM demeure inchangé pour l’instant, et cela, bien que le promoteur ait promis en juin de bonifier le projet du REM de l’Est afin de répondre aux préoccupations exprimées par la population, notamment en ce qui concerne la protection du parc Morgan.
Dans cette lettre dévoilée en primeur par La Presse ce matin, le maire Pierre Lessard-Blais indique que des entretiens ont eu lieu à plusieurs reprises avec la CDPQ Infra «afin de trouver des solutions aux nombreux enjeux que pose l’arrivée du REM de l’Est dans notre arrondissement», mais que «malgré certaines avancées, […] de nombreuses questions demeurent sans réponse [et] plusieurs éléments causent toujours d’importants problèmes en matière de sécurité, d’aménagements responsables et d’acceptabilité sociale».
Le maire de MHM propose donc de tenir une rencontre de travail dès que possible, et en personne, avec les membres du comité d’experts et d’organiser une visite du tracé du REM de l’Est sur le territoire de l’arrondissement.
M. Lessard-Blais rappelle que «I’attention ne porte pas uniquement sur deux ou trois coins de rue du centre-ville», constatant «que les citoyens de l’Est s’inquiètent que le projet contribue davantage à les enclaver et à
générer des nuisances qu’à revitaliser leur quartier».
Accès aux études
À l’instar de Valérie Plante, qui invitait la CDPQ Infra à rendre publics les documents déconseillant un tracé souterrain au centre-ville, M. Lessard-Blais aimerait avoir accès aux études et scénarios qui ont amené le promoteur à opter pour des structures aériennes dans l’arrondissement.
Le maire soutient également que le projet actuel du REM de l’Est ne permettra pas d’augmenter réellement la desserte du quartier.
«Ainsi, une grande part des citoyens de notre arrondissement ne vivront que les inconvénients de ce projet, sans pouvoir en tirer les bénéfices», écrit-il dans sa lettre.
Lors des consultations publiques qui ont pris fin le 16 juin, l’arrondissement MHM avait entre autres demandé l’ajout d’une station dans Mercier-Est.
À cette demande, la directrice des affaires publiques du REM de l’Est, Virginie Cousineau, avait répondu que différentes contraintes techniques doivent être analysées. Avant de prendre une décision, la CDPQ Infra souhaite voir comment l’ajout de cette station «reste complémentaire aux stations que nous avions prévues au projet de référence».
Formé en mai dernier à la demande du gouvernement Legault, le Comité d’experts multidisciplinaire sur l’architecture et l’intégration urbaine du REM de l’Est doit remettre ses recommandations d’ici la fin de l’année.
Favoriser l’acceptabilité sociale
La directrice générale de Trajectoire Québec, Sarah V. Doyon, salue la proposition de Pierre Lessard-Blais d’organiser une visite du quartier pour le comité d’experts.
«Il faut trouver des façons de favoriser l’acceptabilité sociale de ce projet et effectivement, les citoyens d’Hochelaga-Maisonneuve ont des craintes et des préoccupations qui sont légitimes. Les membres du comité bénéficieraient certainement de les entendre et pourraient ainsi ajuster leurs recommandations dans leurs travaux.»
Sarah V. Doyon, directrice générale de Trajectoire Québec
Du côté de la ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal et de l’implantation de la Stratégie maritime, Chantal Rouleau, on préfère ne pas commenter les déclarations des élus ou candidats dans un «contexte pré-électoral».
Le maire Pierre Lessard-Blais n’était pas disponible pour répondre à nos questions.