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Aide alimentaire dans l’Est: encore beaucoup d’incertitude

Photo: Archives/Métro Média

Le recours à l’aide alimentaire chez Moisson Montréal a explosé dans l’est de Montréal en raison de la pandémie. Malgré un petit ralentissement dans les douze derniers mois, des organismes communautaires doivent toujours répondre à une demande soutenue.

Selon les données de Moisson Montréal, la quantité de denrées offertes a bondi de 42% entre mars 2020 et mars 2021. La hausse est nettement plus marquée dans l’Est (Mercier, Anjou, Montréal-Est, Montréal-Nord et Rivière-des-Prairies (RDP) et Pointe-aux-Trembles), où l’augmentation se chiffre à plus de 80%.

À la lumière des données tirées du Bilan-Faim 2021 de Moisson Montréal, le directeur général de l’organisme, Richard D. Daneau, s’inquiète notamment de la hausse des requêtes faites par du «monde qui travaille, mais qui n’arrive pas à joindre les deux bouts». La proportion des travailleurs chez les personnes recevant de l’aide alimentaire auprès des organismes accrédités est passée de 12 à 15% entre mars 2019 et mars 2021.

La demande plus forte que l’offre

Cette hausse se fait toujours sentir chez les organismes communautaires de l’Est.

Incapable de fournir suffisamment de denrées et de bénévoles pour répondre à la forte demande d’aide, le Centre de bienfaisance Mont-Sinaï à RDP n’a pas eu d’autre choix que de mettre fin à la distribution hebdomadaire de denrées. «On accueille chaque semaine les familles de A à L, et la suivante de M à Z; on doit faire une rotation», explique Karlisse Paul-Émile, coordonnateur des activités.

La demande a environ triplé durant la pandémie au Frigo de l’Est, organisme situé dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, et les nouvelles inscriptions s’ajoutent de semaine en semaine, indique Alix Demière, responsable des bénévoles du service alimentaire. Elle observe, à l’instar du Centre d’entraide aux familles (CEAF) de RDP, que certains citoyens qui souhaitent recevoir de l’aide n’ont pas les quelques dollars requis pour se payer le panier d’aide.

Et pour la suite?

La demande n’est pas aussi importante qu’au plus fort de la crise chez Action secours vie d’espoir à Montréal-Est. La présidente de l’organisme, Louise Masquer, craint néanmoins une recrudescence des appels à l’aide, notamment en raison de l’augmentation du coût de certains aliments et de la fin de la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE).

Banques alimentaires Canada soutient d’ailleurs dans un communiqué que «le mélange explosif de la hausse des prix du logement et de la nourriture, des pertes d’emplois liées à la pandémie et du retrait anticipé du soutien gouvernemental» pourrait créer un «raz de marée» de nouveaux clients dans les mois à venir.

Les demandes faites au 211 Grand Montréal pour de l’aide alimentaire d’urgence à Montréal sont présentement en baisse. L’année dernière, il y a eu 3281 requêtes. Entre le 11 novembre 2019 et le 11 novembre 2020, c’était plutôt 8501.

Du côté de Moisson Montréal, Richard D. Daneau se dit également encouragé par des données internes indiquant que le nombre de kilogrammes de nourriture offerte par Moisson Montréal a diminué de 10% dans les douze derniers mois par rapport à l’année précédente.

Malgré tout, la suite des choses reste bien difficile à prévoir. «La pandémie a frappé, et ça a dégringolé. Jusqu’où ça va aller, il faudrait être bien malin pour le savoir», soutient M. Daneau.

Augmentation au Canada

Dans son Bilan-Faim 2021, Banques alimentaires Canada indique qu’en mars 2021, le nombre de visites de Canadiens dans les banques alimentaires est en augmentation de 20,3% par rapport à mars 2019. Le Bilan-Faim de Moisson Montréal 2021 démontre que le nombre de demandes d’aide alimentaire comblées a augmenté de 26% entre mars 2019 et mars 2021.

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