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La «vulgaire beauté artistique» du rappeur C-chill

rappeur C-chill RDP
Le nouveau mini-album de six chansons intitulé Trash Talk est disponible sur toutes les plateformes d’écoute. Photo: Yohann Goyat, Métro média

Dans son premier mini-album paru cet hiver, le rappeur prairivois C-chill se met à nu et raconte ses deux dernières années. Les pièces de Trash Talk sont remplies de paroles parfois crues et directes, mais teintées d’une vérité certaine.

Depuis l’âge de 15 ans, C-chill – Churchill Dufresne de vrai nom – écrit toutes sortes de poèmes. Cette fascination pour les mots et la langue française est pour lui une sorte d’exutoire.

Son amour pour la littérature lui a fait prendre une direction artistique plutôt osée, mais qui le caractérise bien, dit-il.

Sa plume dite «salement raffinée», il en est fier. C-chill soutient même qu’il s’agit là d’une expression artistique qui ajoute du poids et du sens à ses textes.

«Cette poésie trash ajoute du punch aux textes. La rime vulgaire amène réellement une plus-value», dit-il.

Il y a dans la vulgarité une sorte de beauté

C-chill, rappeur de Rivière-des-Prairies

Pour autant, il estime qu’il faut savoir jouer correctement avec les mots, ce qui n’est pas donné à tout le monde.

Dans certains textes de son mini-album, cette vulgarité amène aussi une certaine «franchise» explique C-chill. «Une manière aussi de faire passer des messages», indique-t-il.

Une plume apaisée

Contrairement à son premier mixtape, Pussybility, sorti il y a deux ans, C-chill offre avec Trash Talk une sorte de rétrospective sur sa vie personnelle. Si sa plume s’est apaisée, ses envolées lyriques sont toujours aussi incisives.

«J’ai toujours aimé kicker et ce mini-album montre une autre facette de moi.»

Les six chansons qui composent le mini-album sont inspirées par les deux dernières années.

Le passage en studio était alors essentiel tant la quantité de textes était grande. «J’ai laissé parler mon inspiration, je n’ai pas calculé mon écriture», explique l’artiste.

La pandémie a été très révélatrice pour lui. Sur certains titres, C-chill se met à nu «sans paillettes ni provocation inutile».

Jeune et ambitieux

À l’âge de 18 ans, pris de passion pour la musique, C-chill entreprend de construire un studio d’enregistrement dans le garage de sa mère afin de mettre des notes sur ses textes.

Aussi passionné depuis son tout jeune âge par la scène, l’artiste travaille comme technicien de scène, ce qui lui permet également de réaliser lui-même ses vidéoclips.

Il se livre aujourd’hui moins à la provocation visuelle, ses rimes provocatrices se suffisant désormais à elles-mêmes. «J’ai grandi et j’ai compris qui je suis et qui j’ai été», confie-t-il.

Ces deux dernières années ont été fructueuses en matière d’écriture. Il dit avoir déjà suffisamment de matériel pour sortir un album grand format.

Un projet qui sera plus «classique» proposant un retour à ses origines haïtiennes au mix afro, mais toujours rap. «Un projet dansant mettant en avant les émotions et les relations humaines», exprime-t-il.

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