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Pour Maryse St-Germain, «la quête de la vérité est plus forte» que tout

Maryse St-Germain souhaiterait apposer des affiches de Sylvie Samson, assassinée en 1995 à Pointe-aux-Trembles. Photo: Coralie Hodgson, Métro Média

Alors que des centaines de cas de meurtres et de disparitions sont non résolus au Québec, la Pointelière Maryse St-Germain enquête sans relâche dans l’espoir de donner plus de réponses à des familles qui vivent dans l’espoir de les retrouver, ou simplement de faire leur deuil.

Depuis un an, Maryse St-Germain est enquêteuse bénévole pour Meurtres et disparitions irrésolus du Québec (MDIQ). La mission de l’organisme est entre autres «de défendre et de promouvoir les intérêts et droits des victimes de meurtre ou de disparition» en enquêtant, et en sensibilisant la population par le biais d’affichage et de vidéos.

«La police, dans le temps, a fait tout le travail qu’elle pouvait. Mais au bout d’un certain temps, les familles ne reçoivent plus l’information, et parfois ont l’impression d’être laissées à l’abandon. […] On veut les aider à obtenir plus de réponses à leurs questions qui planent souvent depuis 20, 30, 40 ans», soutient Mme St-Germain.

Les enquêtes doivent être «recommencées à zéro», comme MDIQ n’a pas accès aux dossiers de la police. L’enquêteuse épluche donc assidûment des données du Bureau du coroner et de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, en plus de discuter avec les familles des victimes «qui veulent bien» parler.

Après de nombreuses années, les chances de résoudre les cas diminuent. Mais Mme St-Germain affirme que le fait que l’organisme ne soit pas «la police» et qu’il offre la confidentialité aux citoyens peuvent en mettre certains en confiance.

«C’est un gros défi. C‘est pour ça qu’on n’a pas la prétention de résoudre des crimes irrésolus. Mais si, au moins, on peut apporter des réponses aux familles, c’est déjà ça.»

«La quête de vérité est plus forte que le reste»

Maryse St-Germain a eu son «premier coup de cœur» pour l’enquête alors qu’elle travaillait comme agente de bureau dans un poste de police.

Mais c’est surtout la disparation de Marc Verville, un ami de sa sœur, en 2015, qui a été le déclic.

En 2020, elle s’inscrit dans un microprogramme d’initiation aux techniques d’enquête et d’investigation au Collège d’Alma, avant de devenir enquêteuse pour MDIQ. Marc Verville fait aujourd’hui partie des multiples cas sur lesquels elle travaille.

L’enquête peut être prenante, concède Mme St-Germain, qui peut facilement consacrer une quarantaine d’heures par semaine à la tâche.

«Je peux être couchée et me relever pour aller vérifier certaines choses, parce qu’une idée m’est venue.»

La Pointelière connaît d’ailleurs sur le bout des doigts des dossiers survenus dans l’est, comme celui de Sylvie Samson, assassinée sans raison apparente sur la 3e Avenue à Pointe-aux-Trembles le 28 novembre 1995, ou du jeune Pascal Poulin, assassiné en 1990 à l’âge de 10 ans.

«Oui, c’est morbide, et il y a des choses que je lis qui sont horribles. Mais la quête de vérité est tellement plus forte que le reste.»

Collaborer avec la police

Les enquêteurs de MDIQ donnent leurs trouvailles à la police, une fois les informations validées. Mme St-Germain croit d’ailleurs que l’information qu’elle a transmise au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pourrait faire avancer un dossier en particulier.

Dans un courriel, le SPVM indique à Métro qu’il «apprécie toute information qui lui est transmise pouvant faire avancer une enquête», mais souligne «l’importance pour le public de ne pas se substituer au travail des policiers afin de ne pas compromettre leur propre sécurité ainsi que l’enquête et ses résultats».

Mme St-Germain assure cependant que ses activités ne mettent pas sa sécurité à risque, et que MDIQ se fait un devoir de ne pas entraver les enquêtes. «Du moment qu’on sait qu’il y a une enquête en cours, on n’y touche pas», insiste-t-elle.

Mme St-Germain affirme avoir fait une demande à l’arrondissement afin d’apposer des affiches de personnes disparues ou assassinées dans le quartier, notamment de Sylvie Samson. «Il y a souvent des gens qui détiennent de l’information du cas, qui ne savent même pas que ça peut être important», croit l’enquêteuse. Tout en indiquant ne pas avoir reçu, à sa connaissance, de demande officielle au sujet des affiches, le service des communications de l’arrondissement indique dans un courriel que des «modules d’affichage libres» sont mis à la disposition des résidents à divers endroits de l’arrondissement.

De nombreuses personnes disparues

Seulement sur le site du SPVM, on répertorie 160 personnes disparues. La plus ancienne disparition remonte à 1954.


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