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Un premier décès de la COVID-19 à la prison de Bordeaux

Un premier décès de la COVID-19 à Bordeaux
@BV:La prison de Bordeaux est l’établissement de détention provincial qui compte le plus de malades de la COVID-19. Photo: Archives

Un homme de 72 ans en attente de procès est mort dans la nuit de mercredi de la COVID-19 à la prison de Bordeaux, à Cartierville. Le prévenu, testé positif il y a quelques semaines, était hospitalisé depuis deux jours. Il avait refusé l’intubation.

Ce décès met encore une fois l’Établissement de détention de Montréal (EDM) sous les projecteurs. Lors du point de presse quotidien, la vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, qui remplaçait François Legault, a souligné que deux ailes de la prison sont confinées et que des mesures ont été prises pour réduire la contagion.

«Ce ne sont pas uniquement deux secteurs, il y en a beaucoup plus, indique le président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ), Mathieu Lavoie. Nous avons réduit les espaces des zones où les détenus sont confinés. On s’est assuré que les gens contaminés soient dans de plus petits secteurs.»

Bordeaux compte 60 détenus testés positifs au coronavirus sur les 861 personnes incarcérées.

Tensions

L’annonce du décès ne risque pas d’apaiser l’atmosphère, selon M. Lavoie. «La tension est toujours perceptible dans un établissement de détention, mais ça en met davantage actuellement», affirme-t-il.

Outre les détenus malades, l’administration doit aussi gérer le manque d’effectif chez les gardiens. «Nous avons actuellement 25 agents atteints de la COVID, il faut y ajouter une cinquantaine qui a été retirée de manière préventive parce qu’ils ont été en contact avec des personnes malades», relève M. Lavoie, ajoutant que cela a entraîné une hausse significative des heures supplémentaires.

Par ailleurs, la Ligue des droits et libertés craint d’autres décès liés à la COVID-19 en milieu carcéral. «Cette mort aurait pu être évitée, a indiqué la porte-parole Lucie Lemonde par voie de communiqué. Depuis le début de la crise sanitaire, nous répétons sans relâche que la seule solution pour contrer la propagation et éviter une catastrophe humanitaire dans les prisons est de réduire la population carcérale, notamment en libérant les personnes détenues plus âgées.»

Il y a deux semaines, la ministre Guilbeault avait annoncé que des prisonniers présentant des risques de santé seraient libérés pour réduire la pression. «Cela n’a pas eu une grande incidence, soutient le président du SAPSCQ. Au moment de l’annonce, on était à 916. Mardi, nous étions à 870.»

Quelque 70% des prisonniers de Bordeaux ne peuvent être libérés puisque ce sont des prévenus en attente de leurs procès.

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