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Transit 24: un refuge pour les femmes de partout

La directrice de Transit 24, Blandine Tongkalo.
La directrice de Transit 24, Blandine Tongkalo. Photo: Émile Bérubé-Lupien/ Métro Média

La directrice générale de la maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale située dans Ahuntsic Transit 24, Blandine Tongkalo, évolue au sein de l’organisme depuis plus de 30 ans. Après toutes ces années, son ardeur au travail et sa passion ne semblent pas diminuer et elle est prête à accueillir toutes les femmes qui en ressentent le besoin.

«Je suis directrice depuis 2001. Avant ça, j’ai été intervenante pendant 10 ans. C’est ma passion de travailler auprès des femmes victimes de violence conjugale», indique Mme Tongkalo. Si elle a eu l’occasion de travailler ailleurs au cours de sa carrière, elle indique avoir de loin préféré s’impliquer chez Transit 24. « J’adore ce que je fais auprès des femmes », insiste-t-elle. Au quotidien, la directrice s’occupe principalement de la coordination du personnel, en plus de rencontrer les femmes et les enfants hébergés. Depuis son arrivée au poste de directrice, Mme Tongkalo indique que les conditions de vie de ceux-ci se sont améliorées, tout comme celles des employées. Au sujet des femmes hébergées, elle affirme qu’« elles sont au cœur des préoccupations de Transit 24 et qu’elles doivent recevoir les meilleurs services dans un environnement qui leur est favorable, car la maison d’hébergement est un milieu de vie.»

La question des femmes immigrantes victimes de violence conjugale interpelle particulièrement Mme Tongkalo et ce, depuis ses débuts chez Transit 24. «De voir ces femmes venues de si loin pour avoir une vie meilleure qui se retrouvent finalement dans un contexte de violence conjugale à cause de la personne avec qui elles se sont engagées… Cette contradiction m’a touchée au plus haut point», déplore-t-elle. Voilà pourquoi elle s’implique à leurs côtés depuis une trentaine d’années.

« Je venais de si loin et à mon arrivée au Canada, j’avais peur de l’inconnu, ne connaissant personne. J’ai été trahie par la personne sur qui je m’appuyais et à qui je faisais le plus confiance et ce sont des personnes que je ne connaissais pas qui m’ont sauvée », témoigne d’ailleurs une ancienne locataire de Transit 24.

Une panoplie de services

L’offre de services de la maison d’hébergement d’Ahuntsic, qui a une capacité de 15 lits, est plutôt large. Les femmes qui le désirent peuvent bénéficier d’un hébergement sécuritaire pour elles ainsi que pour leurs enfants, d’écoute téléphonique, de rencontres individuelles avec les intervenantes, d’activités de groupe, etc. Le tout en français, anglais, espagnol, créole, russe, arabe, lingala, vietnamien et en arménien. Il est aussi possible de bénéficier d’un suivi post-hébergement. Au total, Transit 24 compte présentement sur 13 employées pour prodiguer tous ces services. La maison collabore également avec de nombreux partenaires, que ce soit avec d’autres maisons d’hébergement, les CIUSSS, le service d’aide aux nouveaux arrivants, l’aide juridique, la police et la DPJ.

Au cours de l’hébergement des femmes et à la suite de celui-ci, les intervenantes de Transit 24 les aident à trouver un logement abordable et un emploi. Pour ce faire, elles les aident notamment à revoir leur curriculum vitae et à les diriger vers des sites de recherche d’emploi. Les intervenantes peuvent également accompagner celles qui font un retour aux études si elles le désirent.

Si Transit 24 se situe dans le quartier Ahuntsic, Mme Tongkalo précise toutefois que les portes de la maison d’hébergement sont ouvertes à toutes, qu’elles viennent de Montréal ou d’ailleurs. Des femmes sont même déjà venues d’aussi loin qu’Ottawa pour y trouver du soutien, précise la directrice. Les coordonnées du site sont seulement disponibles sur appel à des fins de sécurité.

Mme Tongkalo déplore toutefois ne pas avoir les moyens d’aider autant de femmes qu’elle le souhaiterait. « Depuis quelques années, notre taux de refus va en grandissant, puisque nous n’avons pas assez de lits pour faire face à la demande. C’est une réalité qu’on retrouve un peu partout dans les maisons de femmes. »

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