Des passages parfois pas si «piétons» à Ahuntsic-Cartierville
Après avoir évoqué plusieurs problèmes liés au cyclisme au cours des trois dernières semaines, Métro se penche aujourd’hui sur ceux touchant les piétons. Le co-porte-parole de l’Association mobilité active d’Ahuntsic-Cartierville (AMAAC), Samuel Milette-Lacombe, nous fait part des idées de l’organisation pour améliorer la circulation à pied dans l’arrondissement.
Pour cette quatrième et dernière capsule, le militant pour la mobilité active nous a donné rendez-vous sur la rue Fleury.
Sur cette artère commerciale de l’arrondissement, il n’est pas toujours facile de circuler à pied. Ce n’est surtout pas évident de cohabiter avec les automobilistes.
«Les traverses prioritaires se basent seulement sur des lignes de peinture qui tendent à s’effacer assez facilement. […] Au mois de décembre, c’était déjà à peine visible», relate M. Milette-Lacombe.
Il affirme ainsi que les panneaux et la peinture ne sont pas suffisants pour faciliter le passage, surtout dans une zone qui se veut favorable aux piétons, comme la rue commerciale Fleury Est.
Pour éviter toute confusion, la solution, selon l’AMAAC, serait d’installer des traverses piétonnes surélevées.
«Ça permet de continuer au même niveau que le trottoir. Pour les automobilistes, il y a un retour tactile quand on roule dessus, ça fait comme une bosse. […] Forcément, ça les oblige à ralentir», assure le co-porte-parole.
Un autre souhait des défenseurs de la mobilité active dans l’arrondissement: avoir des traverses dans la continuité des trottoirs.
À l’intersection de la rue Fleury et du boulevard Olympia, des saillies de trottoir ont été créées il y a quelques années. Elles ont permis de raccourcir la distance entre les deux trottoirs, de part et d’autre de la route. Mais «on aurait pu prendre l’occasion de faire une continuité», regrette Samuel Milette-Lacombe.
Il préférerait qu’il n’y ait pas d’abaissés de trottoir. «Si on est en poussette ou en chaise roulante, c’est beaucoup moins confortable», ajoute-t-il.
La solution? Là aussi, un passage légèrement surélevé, suggère l’AMAAC.
Visibilité pauvre
En outre, un autre problème soulevé par l’AMAAC est celui du manque de visibilité aux intersections. Une situation régulièrement aggravée par la présence de véhicules stationnés tout près du passage. Cela pousse parfois des automobilistes à s’avancer sur le passage piéton avant de s’engager sur la prochaine voie.
Pourtant, l’article 386 du Code de la sécurité routière interdit le stationnement «dans une intersection, sur un passage pour piétons ou pour cyclistes identifié par une signalisation appropriée et sur un passage à niveau ni à moins de cinq mètres de ceux-ci».
Mais dans l’arrondissement, la signalisation fait défaut. Pire, des stationnements payants adjacents à la rue Fleury se trouvent à moins de cinq mètres des passages. C’est d’ailleurs le cas à l’intersection de l’avenue Christophe-Colomb.
«C’est une sorte d’incitation à l’illégalité», déplore M. Milette-Lacombe.
«Ce qu’on propose c’est d’avoir des restrictions physiques aux cinq mètres des intersections. On peut penser à des supports à vélo, des bacs à fleurs, des bollards», pour empêcher le stationnement détaille-t-il.
Une solution moins coûteuse et plus simple à réaliser que des saillies de trottoir, selon lui.
«Si on en avait davantage, ou même de la peinture sur les trottoirs, tout le monde serait gagnant», juge le membre de l’AMAAC.
Surtout, l’Association espère vite voir les trottoirs traversants s’installer.
«Les rues Fleury Ouest et Est, la partie commerciale de Gouin Ouest ainsi que l’intersection Sauriol/Olympia pourraient être constituées de trottoirs traversants, afin de bonifier l’expérience piétonne sur ces rues», conclut le co-porte-parole.