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«The Queen’s Gambit»: le jeu d’échecs a la cote

Avec «The Queen's Gambit», Le Jeu de la dame», Netflix dépoussière les échecs
La mini-série «Le Jeu de la dame» fait un carton depuis sa sortie de ses sept épisodes sur Netflix le 23 octobre dernier. Photo: Collaboration spéciale Netflix

La série The Queen’s Gambit (Le Jeu de la dame), le succès de l’heure sur Netflix, a créé un engouement phénoménal pour les échecs. L’enthousiasme est si fort que les ventes d’échiquiers explosent chez plusieurs commerces de la métropole.

«Depuis début novembre, on a doublé notre chiffre d’affaires comparé à l’année dernière. C’est fou depuis deux semaines!», s’exclame Larry Bevand, directeur de la Boutique Stratégie et cofondateur de l’association Échec et Maths.

Dans son magasin du Plateau-Mont-Royal, les échiquiers se vendent à un rythme effréné. Selon M. Bevand, neuf clients sur dix viennent se procurer un échiquier, «et un sur deux nous parle de The Queen’s Gambit».

Même constat au Secret des Korrigans, dans Hochelaga. Tristan O’Reilly, employé du magasin, dit avoir presque tout vendu. «Il nous reste plus qu’un jeu et on va en recommander à nos fournisseurs».

Au Valet d’cœur, sur Le Plateau-Mont-Royal, on ne s’attendait pas à un tel engouement. «Au début, on se demandait pourquoi on vendait autant de jeux… On a été un peu pris de cours, raconte Sylvain Suarez, conseiller vendeur. Si ça continue, on va se faire vider le stock!»

Du côté de Renaud-Bray/Archambault, les ventes de jeux d’échecs sont aussi en augmentation. Mais Floriane Claveau, conseillère en communication de la firme, ne peut dire si ces ventes sont en lien avec la série ou les achats de Noël anticipés.

Du réalisme apprécié

À la Fédération québécoise des échecs, dont le siège est situé proche du stade olympique, il n’y a pas de doute; la nouvelle série séduit de nouveaux adeptes.

«Sur Internet, puisque nos activités sur place sont sur la glace, il y a une recrudescence de joueurs», remarque Richard Bérubé, directeur général.

Au bureau, il reçoit «beaucoup d’appels téléphoniques pour savoir comment ça fonctionne les échecs».

Et cela ne semble pas étonnant, car pour M. Bérubé, qui s’est spécialement abonné à Netflix pour regarder The Queen’s Gambit, la série «est assez réaliste». Et cela tombe bien, car «les joueurs détestent les clichés», prévient-il.

«On voit des situations de jeu claires, remarque-t-il. La façon dont les joueurs jouent, c’est assez réaliste. L’actrice, avec ses grands yeux, rappelle certains champions du monde qui fixaient leurs adversaires avec leur regard au rayon laser.»

Autre réalité mise en scène par la série: la quasi-absence de femmes dans les rangs des joueurs d’échecs.

Selon M. Bérubé, environ 7% des joueurs d’échecs sont des femmes, «au Québec et un peu partout dans le monde, à l’exception des pays de l’Est». L’écart se creuse lorsque le jeu devient compétitif, ajoute-t-il. «Dans nos cours en parascolaire, on a autant de filles que de garçons, mais dès qu’on passe aux tournois, les filles ne sont plus là».

La série aura donc eu l’avantage d’attirer un peu plus l’intérêt de la gent féminine vers les échecs et de peut-être créer de nouvelles Maili-Jade Ouellet, seule femme à avoir le titre de Grand maître au Québec.

Plus d’infos

La série The Queen’s Gambit (Le Jeu de la dame) est inspirée du roman éponyme de Walter Tevis paru en 1983. Il s’agit d’une œuvre fictive qui n’est pas inspirée d’une histoire réelle.

Avec 62 millions de spectateurs au cours de ses 28 premiers jours de diffusion, la série bat tous les records, selon la plateforme Netflix.

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