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Coup d’accélérateur dans le virage numérique

Photo: Andréanne Moreau/TC Media

Les détaillants québécois recevront l’aide du gouvernement afin de mettre sur pied leur plateforme de vente en ligne, permettant d’atteindre plus facilement les clients, qui sont de plus en plus nombreux à effectuer leurs achats sur le web. C’est 4,63 M$ qui seront remis au Conseil québécois du commerce de détail (CQDC) pour la mise en place de ce programme, qui devrait toucher plus de 1300 commerçants.

Alors que plus de 60% des Québécois font des achats en ligne et y ont dépensé 8,5 G$ l’année dernière seulement, «les entreprises du commerce de détail doivent impérativement tenir compte de cette nouvelle réalité pour assurer leur compétitivité», croit la ministre de l’Économie, Dominique Anglade.

Présentement, seul 14% des commerçants québécois ont une plateforme de vente en ligne, principalement à cause des coûts liés à sa mise en place.

«L’investissement initial présente des risques financiers et technologiques importants. Une aide gouvernementale peut donc faciliter la décision de passer au e-commerce», soutient le professeur en management et technologie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Michel Plaisent.

Mise en place
La sélection des commerçants qui pourront bénéficier du programme Virage numérique des détaillants québécois  se fera de façon locale, par l’intermédiaire des sociétés de développement économique (SDC) et des chambres de commerce. Seules les entreprises embauchant 50 personnes ou moins y seront admissibles.

C’est une des raisons qui explique que l’annonce de dimanche ait été faite à  Librairie de Verdun, un commerce de proximité qui compte bien profiter de cette subvention pour élargir sa clientèle.

Des experts accompagneront les entreprises sélectionnées pour évaluer leurs besoins selon le nombre de produits qu’ils vendent, entre autres, et les dirigeront vers des fournisseurs de services appropriés.

«Chaque solution ne devrait pas coûter plus de 100$ par mois à opérer», estime le président-directeur général du CQDC, Léopold Turgeon.

Formation
L’experte en commerce électronique de l’UQAM Sandrine Promtep doute toutefois que cette somme couvre plus que les frais de licence d’utilisation mensuels d’une boutique virtuelle.

«Bien souvent, lorsque l’on aborde le virage numérique des entreprises, on met de l’avant l’aspect visible de la vitrine en ligne, mais on sous-estime le fait que ça nécessite toute une transformation interne dans les processus d’opération et de gestion», souligne-t-elle, nommant entre autres des coûts supplémentaires pour l’optimisation du site, le référencement payant, la gestion des médias sociaux ou la formation des employés.

Le CQDC offre toutefois dans son programme des ateliers de formation aux commerçants pour les aider dans la mise en marché ainsi que la gestion de leur communauté et des réseaux sociaux.

«Les entrepreneurs savent qu’ils doivent faire le virage numérique, ils n’en avaient simplement pas les moyens jusqu’à maintenant», fait valoir M. Turgeon.

Le commerce au détail représente le tiers des sommes qui sont transigées au Québec chaque année.

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