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Restaurants fantômes, la clef pour sauver la restauration ?

Albert Leclair et Steven Nguyen dans les locaux de La Bêtise.
Albert Leclair et Steven Nguyen dans les locaux de La Bêtise. Photo: Katrine Desautels

Depuis plusieurs mois on voit l’émergence de restaurants fantômes, ces restos sans adresse fixe qui offrent quand même un menu régulier. C’est le cas de Chick N’ Waff qui loue la cuisine du restaurant La Bêtise, sur la rue Wellington.

C’est en raison à la pandémie que les entrepreneurs Albert Leclair et Steven Nguyen ont lancé ce projet pour le moins insolite. M. Nguyen a perdu son emploi en finance tandis que M. Leclair, qui est le chef de La Bêtise à Verdun, a vu ses heures de travail chuter drastiquement.

Les deux amis ne voulaient pas rester inactifs. «On s’est dit qu’on voulait se créer un petit projet, évoque Albert Leclerc. On avait plus de job, on n’avait rien à perdre.» Le chef a voulu faire un menu de poulet frit et de gaufres non seulement parce que cela s’adapte bien à la livraison, mais aussi parce que c’est l’une de ses spécialités.

«Le concept de restaurant fantôme, c’est que les restos vont s’installer dans des locaux vraiment plus petits, et pas nécessairement dans un [secteur prisé] pour contrer les loyers qui sont très chers. C’est beaucoup plus abordable pour se partir un restaurant.» -Albert Leclerc

Chick N’ Waff a commencé en Pop-up (événement éphémère). Les deux amis ont eu du plaisir à lancer le projet et ils ont donc décidé de continuer à plus long terme. Près de cinq mois plus tard, leur entreprise va toujours bon train.

Il a été nécessaire au départ d’acheter certains équipements, tels qu’un gaufrier, mais les cuisiniers bénéficient de plusieurs appareils qui se trouvent déjà sur place.

«Pour [La Bêtise], c’est un revenu supplémentaire puisqu’il n’utilisait pas l’espace certaines journées, souligne M. Leclerc. Comme ça, on s’entraide.»

Popularité

Quand un local est occupé par une nouvelle entreprise, cela fait habituellement jaser les résidents du quartier. Les deux partenaires ont tout de même réussi à tirer leur épingle du jeu en faisant parler d’eux autrement. Ils utilisent beaucoup les réseaux sociaux pour promouvoir leur resto. «Tout le monde est sur Facebook et Instagram chaque jour. Il faut en profiter», estime M. Nguyen.

Il mentionne que la majorité de leurs clients provient de UberEats. «C’est la meilleure façon de faire parler de nous. Quand les gens ont faim, ils vont là-dessus et magasinent leur restaurant», explique-t-il.  Bien que les applications de livraison prennent un pourcentage élevé des ventes, M. Nguyen croit que la visibilité est avantageuse pour eux.

Par ailleurs, le concept de cuisine fantôme qui existait dans d’autres métropoles bien avant la pandémie a déjà gagné du terrain à Montréal. Entre autres, dans une bâtisse située dans l’arrondissement Saint-Laurent, on peut accueillir jusqu’à 16 restaurants. Les locaux sont petits, environ 27 m² (300 pi ²) par resto. L’idée est que les restaurateurs fassent seulement de la livraison avec les applications.

Pour l’avenir, on ne sait pas combien de temps Chick N’ Waff restera dans les cuisines de la rue Wellington. Le restaurant risque de se transformer en événement éphémère en collaborant avec d’autres restos.

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