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Modèle de persévérance: retourner à l’école et réussir

Marie-Antoinette Ndour. Photo: Katrine Desautels

Après avoir passé 19 ans sans être sur les bancs d’école, Marie-Antoinette Ndour vient de compléter son cinquième secondaire au Centre d’éducation des adultes Champlain. Son parcours a été parsemé d’embûches, mais sa persévérance lui a permis d’atteindre son but.

Mme Ndour est mère de quatre enfants. Native du Sénégal, elle a immigré à Montréal en 2015. Dès lors, son but était de retourner à l’école. Elle a d’abord essayé de concilier le travail et les études. Elle travaillait le soir comme caissière dans un supermarché et elle allait à l’école le jour. 

Ses quarts de travail se terminaient parfois à 23h et elle rentrait chez elle en autobus. Souvent, elle allait dormir vers 1h du matin et devait se lever très tôt pour préparer les lunchs de ses enfants. À cette époque, son mari était toujours au Sénégal et elle s’occupait seule de sa famille. 

En 2016, enceinte de son quatrième enfant, elle a continué à travailler jusqu’à son congé de maternité. En même temps et jusqu’à la dernière semaine avant son accouchement, Mme Ndour étudiait au Centre Champlain. 

Pendant son congé de maternité, la nouvelle maman a étudié à distance. «J’ai essayé l’école en ligne, mais ça ne fonctionnait pas», se souvient-elle. Quand son congé s’est terminé, elle est retournée à son travail de caissière. 

«Je ne pouvais pas arrêter le travail parce que j’en avais besoin financièrement. J’ai décidé de laisser tomber l’école un moment pour me concentrer sur le travail. Je l’ai fait [malgré tout] parce que c’était mon rêve d’avoir mon diplôme», relate Marie-Antoinette Ndour. 

 En septembre 2019, elle désire plus que tout retourner à l’école. «Je ne pouvais pas rester au travail, je devais terminer ce que j’avais commencé», mentionne-t-elle. 

Financement 

L’étudiante et maman avait toujours besoin d’assurer un revenu pour sa famille. Elle a tout de même décidé de tenter sa chance à nouveau, son patron de l’époque lui ayant dit qu’elle serait toujours la bienvenue comme employée dans son épicerie.  

Même si des jours j’étais découragée, j’arrivais toujours à avoir la force de continuer. Je me disais si j’y arrive, ça va donner un exemple à mes enfants. Ils vont voir que maman s’est battu et qu’elle a réussi.

Marie-Antoinette Ndour

Mme Ndour a essayé d’avoir de l’aide financière auprès de Service Canada, mais comme elle avait quitté son emploi de son plein gré, son dossier n’a pas été accepté. 

Elle s’est tournée vers Emploi Québec. «Je me souviens très bien d’aller au bureau d’Emploi Québec. Il y avait une grosse tempête de neige cette journée-là. La neige me frappait le visage, je ressentais du découragement», se remémore-t-elle. Après avoir expliqué sa situation, Emploi Québec lui a permis d’avoir un revenu pendant ses études. 

«Si Emploi Québec ne m’avait pas tendu la main, je ne serais pas là aujourd’hui. Je ne sais pas à quel moment j’aurais été financièrement stable pour pouvoir retourner à l’école», affirme la femme de 41 ans.  

À travers son parcours scolaire, la mère de famille a aussi dû s’adapter à la pandémie et à l’école en ligne. Malgré les défis, elle ne perdait pas de vue son objectif. Sa principale motivation était d’être un modèle pour ses enfants. 

Pour l’instant, Marie-Antoinette Ndour explore les possibilités d’emploi. Elle veut trouver un métier dans lequel elle sert les gens. Elle n’exclut pas de compléter une formation professionnelle au besoin. 

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