Pourquoi les paniers alimentaires sont si en demande
Le Réseau d’Entraide de Verdun, qui offre des paniers alimentaires aux personnes dans le besoin, enregistre une hausse soudaine des demandes avec une cinquantaine de bénéficiaires supplémentaires.
«La semaine passée et cette semaine, nous avons manqué de nourriture pour faire tous les paniers». Voilà le message écrit le 22 mars dernier par Le Réseau d’Entraide de Verdun sur sa page Facebook.
L’organisme qui s’approvisionne chez Moisson Montréal pour offrir des paniers de dons alimentaires est confronté à une hausse soudaine des demandes. «Depuis quatre semaines, on observait déjà une augmentation graduelle des demandes. Mais là, une cinquantaine de nouveaux bénéficiaires en seulement quelques jours, c’est quand même beaucoup», confirme le directeur général de Réseau d’Entraide de Verdun, Rudi Svaldi.
La grande majorité de ces nouveaux bénéficiaires sont des personnes qui font appel pour la toute première fois à l’organisme. «La proportion homme/femme est quasiment la même, située dans une moyenne de 40 à 60 ans. Les personnes plus âgées ou à mobilité réduite n’arrivent pas à venir jusqu’à l’organisme et sont donc sous-représentées. Il s’agit principalement des Verdunois, mais on enregistre aussi 25% de personnes situées à l’extérieur de Verdun, contre plutôt 15% auparavant», précise Rudi Svaldi.
Coût de l’alimentation et manque de revenus
Selon le directeur général, «la fin des financements d’urgence et des aides accordées par les gouvernements est à prendre en compte». Mais Rudi Svaldi ajoute que les bénéficiaires expliquent avoir besoin de l’organisme à cause du coût de l’alimentation qui a beaucoup augmenté, et parce que leurs revenus ne leur permettent pas d’accéder à une alimentation saine.
«La plupart des gens font leur épicerie ailleurs et privilégient le lait, les pâtes et la viande. Mais ils se privent de fruits et légumes, car c’est trop dispendieux. Alors on fait beaucoup d’efforts pour proposer notamment des fruits et légumes, car c’est ce qu’ils viennent principalement chercher chez nous», ajoute Rudi Svaldi.
Le directeur considère cette hausse des bénéficiaires préoccupante, car l’équipe, qui varie de 30 à 40 personnes, bénévoles et administrateurs compris, a de la difficulté à gérer les commandes d’un point de vue logistique. «Deux cents paniers par semaine, ça commence à être dur à gérer en termes de manutention, de gestion, et d’organisation, et la journée devient désagréable sur le plan physique pour l’équipe.»
«L’enjeu, c’est d’essayer de ne pas avoir trop de personnes à la porte pour pouvoir répondre à la demande dans les bonnes conditions et respecter les coûts», conclut le directeur.