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Pénurie de parcs à chiens

Maîtres et chiens
Isabelle et Brahim, accompagnés de Sophie et LeChien, à Verdun. Photo: Clément Gaboury/Métro

La grogne continue de se faire sentir chez les propriétaires de chiens à Verdun.

On ne retrouve qu’un seul parc canin à Verdun, et un second à L’Île-des-Sœurs, malgré plus de 2500 chiens enregistrés sur le territoire.

Un enjeu bien réel, autant pour les maîtres, que pour leurs fidèles compagnons.

Et cette problématique ne date pas d’hier.

La dernière construction d’une infrastructure canine dans l’arrondissement remonte à 25 ans avec la mise sur pied du parc Champion, derrière l’école secondaire Monseigneur-Richard.

« On fait quoi nous ? » se demande Isabelle, Verdunoise depuis un peu plus de huit ans.

« Nos chiens ont besoin de socialiser, de courir, de s’amuser. Un chien qui socialise, c’est un chien heureux et en santé. »

Aude, qui habite le secteur Desmarchais-Crawford depuis 2009, préfère se rendre à LaSalle pour permettre à sa chienne Lola de se délier les jambes librement.

En effet, les citoyens qui habitent l’ouest de Verdun n’ont pas d’autres alternatives.

Le parc Champion est le seul parc canin dans un rayon de plus de cinq kilomètres.

Michel, 76 ans, a passé sa vie à Verdun.

Sa chienne Rika est trop vieille pour aller dans les parcs, mais il espère tout de même que les choses changent au plus vite.

Michel avec sa chienne Rika

« Vu qu’il n’y a pas de parcs, les gens laissent leur chien courir sans laisse, et ça ce n’est pas mieux. Je ne suis pas à l’aise quand les gros chiens viennent vers moi. Mais donnez-leur des options», plaide-t-il.

Brahim, qui habite le secteur depuis près d’une décennie, ne demande que ça.

« Regardez comme c’est beau Verdun. Il y a des espaces verts partout! C’est le paradis pour les propriétaires de chien comme moi. Mais ironiquement, il n’y a pas de parc clôturé », se désole-t-il.

« Et si on laisse notre chien courir, on se prend une amende de plus de 500$. »

« Ça ne fonctionne pas la répression! » ajoute Isabelle.

« Il faut des solutions. »

La classe politique bien au fait de la situation

Questionné à ce sujet, le conseiller de la Ville pour Desmarchais-Crawford, Sterling Downey, ne se défile pas.

« Il y a un manque, ça, c’est clair », mentionne-t-il d’emblée.

Celui qui en est à son troisième mandat à la Ville de Montréal mène ce dossier depuis 2013. Il a d’ailleurs participé à la réfection et à l’agrandissement du parc Champion.

Sterling Downey
Le conseiller de la Ville pour Desmarchais-Crawford, Sterling Downey.

« On a eu d’autres projets à l’étude au cours des dernières années. On avait même accepté un projet, on était prêt à faire la première pelletée de terre, mais à ce moment-là, la soumission avait gonflé de plus de 30%. On a dû tout annuler pour des raisons de financement », ajoute M. Downey.

Et au-delà des coûts, le nœud du problème réside dans l’emplacement d’un futur parc.

« Faut-il donner des espaces pour les chiens et leurs propriétaires? Absolument. N’importe où? Non », se questionne  le conseiller d’arrondissement pour Champlain -L’Île-des-Sœurs, Enrique Machado.

Les espaces ciblés pour de nouveaux aménagements doivent répondre à plus d’une dizaine de critères bien précis, dont la densification démographique du secteur et la distanciation par rapport aux écoles et CPE, notamment.

« On ne peut pas inventer de nouveaux espaces. Il faut cibler des espaces municipaux non utilisés, voir s’ils respectent les critères de la Ville, sonder la population, faire des appels d’offres… Ce n’est pas aussi simple qu’on ne pense », affirme Sterling Downey.

Profiter de la situation pour innover

Isabelle et Brahim, Verdunois de longe date, sont du même avis : il faut profiter de cette occasion pour mettre sur pied un parc canin sécuritaire, agréable et novateur.

« Il faut un parc oui, mais il faut s’assurer qu’il soit assez grand pour bien desservir la population. Le but est de permettre aux chiens de courir, pas simplement de créer un enclos pour chiens », mentionne Brahim.

« Pourquoi ne pas installer des corridors clôturés pour les chiens qui ont plus de difficulté avec la socialisation? », propose Isabelle.

« On pourrait également rendre légal le fait de laisser son chien sans laisse, mais à des heures précises, par exemple très tôt le matin ou tard le soir? » poursuit-elle.

« Il pourrait y avoir des jeux pour les chiens, des installations permanentes pour les stimuler. »

L’espoir persiste

Questionnés à savoir s’il est réaliste de voir un autre parc à chiens s’installer à Verdun d’ici la fin de leur mandat, Sterling Downey et Enrique Machado répondent par l’affirmative.

« D’ici quatre ans, notre but c’est qu’il y ait deux nouvelles installations canines, une à Verdun et une autre à L’Île-des-Sœurs », clame Sterling Downey.

« On souhaite également mettre en place un projet pilote d’un espace non clôturé, avec permission de laisser courir son chien sans laisse, dans des plages horaires restreintes et bien précises. »

« Il ne faut pas oublier que si on installe des parcs canins agréables et sécuritaires, c’est toute la population qui en sort gagnante, pas seulement les propriétaires de chiens », rappelle Enrique Machado.

« Avant mon arrivée comme élu, Verdun était considéré comme un arrondissement exemplaire pour la gestion animalière. Mon but c’est que ça redevienne le cas d’ici quatre ans », conclut M. Downey.

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