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Retour attendu des coiffeurs

Le port d’équipements de protection est requis dans les salons de coiffure. Photo: 123RF

Rouvrir un salon de coiffure ne se fait pas en criant ciseau. Les propriétaires doivent préparer des mesures d’hygiène, en plus de s’adapter avec une forte demande. Malgré la réouverture, elles craignent pour l’avenir de leur commerce.

Il n’y a plus de disponibilités au Salon Milon Micour de la rue Notre-Dame à Lachine pour la première semaine d’ouverture. «La demande est aussi forte que pendant le temps des Fêtes, où elle est à son apogée. Je fais travailler des 12 heures par jour pour pouvoir passer tout le monde», explique la propriétaire Manon Lussier.

Même si le téléphone ne dérougit pas, l’achalandage du salon pourrait rapidement descendre, craint Mme Lussier. La clientèle âgée de 65 ans pourrait avoir peur de se déplacer, et les familles ne se présenteront plus ensemble pour leur rendez-vous.

«Les gens n’ont plus d’argent, mentionne Mme Lussier. Ça me met dans une position critique, j’ai peur de la faillite.»

Compte tenu des pertes occasionnées par la crise, les tarifs monteront graduellement au salon, selon sa situation financière. Pour limiter les risques de propagation, un client sera admis à l’intérieur à la fois. Tous les visiteurs devront porter un masque.

Au Salon Lale, situé à une centaine de mètres plus loin, les masques seront offerts aux clients. Il est impossible d’y prendre un rendez-vous avant juillet.

«J’ai dû dire non à plusieurs clients. D’habitude, une coiffeuse vient m’aider, mais avec le virus, je devrais tout faire toute seule» ,explique la propriétaire Lale Ozer.

La perspective d’ouvrir son salon la soulage. «Continuer de payer mon loyer et mon électricité n’a pas été facile avec la crise», confie-t-elle.

Dans l’inconnu

Pour sa part, Joy Coiffure ignore s’il pourra rouvrir en même temps que ses compétiteurs, puisqu’il est situé à l’intérieur des Galeries Lachine. «Les indications du gouvernement ne sont pas précises», se plaint la propriétaire Rayna Fernandez.

Son salon ne possède aucune porte menant directement à l’extérieur du centre commercial, comme l’exige le gouvernement pour accepter une réouverture, mais elle est la première boutique que les clients croisent en entrant. Québec et le propriétaire du centre d’achats ne sont pas en mesure de lui indiquer si une réouverture est possible.

«Je vais accepter la décision, peu importe ce qu’elle sera. Je veux simplement des réponses parce que mes clients m’appellent pour prendre rendez-vous et ils sont fâchés», témoigne-t-elle.

D’ici là, elle s’inquiète pour l’avenir de son entreprise. «La situation est difficile financièrement. On nous a accordé un délai pour payer le loyer, mais un jour, il faudra le faire quand même, en plus de payer toutes nos autres dépenses.»

Même si elle peut rouvrir, elle craint de ne pas être rentable. «Si on doit réduire notre capacité de moitié pour respecter la distanciation physique, on devra augmenter nos prix. Nos clients n’ont pas un budget infiniment grand, alors ça me fait peur», exprime Mme Fernandez.

Les salons de coiffure sont ouverts à l’extérieur du Grand Montréal depuis le 1er juin.

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