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Assumer sa passion pour mieux la communiquer

Joseph Boonen joue un instrument à corde sur un sofa entouré de fumée artificielle
Joseph Boonen a récemment fait paraitre son deuxième EP, Aphélie, un projet pour lequel il se dit satisfait. Photo: Gracieuseté/Kosma Roy

Vous l’avez peut-être déjà vu.Il veillait sûrement à votre sécurité, durant une baignade à la piscine. Peut-être qu’il vous a arrêté sur la promenade des berges, pour vous présenter une chanson. Sinon, vous l’avez peut-être même entendu; le Lachinois Joseph Boonen a récemment fait paraitre le extended play (EP) Aphélie, dont certaines pièces sont diffusées sur les ondes des radios montréalaises. Pour ce projet musical, l’artiste appelle à «rêver grand». Cependant, Joseph n’a pas toujours osé «rêver grand».

Joseph gratte la guitare et écrit ses propres chansons depuis longtemps, mais il n’était jamais «game» de jouer devant les autres. Pour lui, l’écriture est un processus intime: «C’est une manière de m’exprimer et de mettre sur papier et en chanson mes émotions. C’est libérateur.»

C’est à la fin de son secondaire que l’auteur-compositeur décide qu’il est temps d’assumer sa passion, puisqu’il «[s’en] voudrait de ne pas le faire, de ne pas l’essayer».

Une ascension vertigineuse

Tout s’est passé très vite. Sa première expérience sur scène est à Secondaire en spectacle. Jusqu’au soir même de la prestation, Joseph ne savait pas que cet événement était un concours, mais il l’a remporté.

Accompagné de son amie violoniste, le guitariste passe à la finale régionale. Il gagne le coup de cœur du public, un prix qui le convoque au Rendez-vous panquébécois, soit le «plus grand rassemblement culturel pour les jeunes du secondaire», selon la corporation Secondaire en spectacle.

Peu après, Joseph obtient l’accès à un studio professionnel, par l’entremise de son parrain. Mais, pas n’importe lequel, car ce studio connaît déjà une bonne réputation puisqu’il a produit de la musique pour le jeu vidéo Assassin’s Creed et pour la boîte d’animation DreamWorks.

Joseph a 17 ans, et aucune formation en musique. «Je n’avais aucune idée de ce que ça prenait dans la musique, et je n’étais pas du tout à la hauteur», confie-t-il. Il raconte que le technicien perdait patience pendant la production de Comme un ours, son premier EP.

Accorder à sa passion une deuxième chance

Au moment où la COVID-19 frappe, le Lachinois décide de rediriger une somme de 5000 $ mise de côté pour voyager vers la production d’un second projet musical. Rapidement, il se rend compte que ce montant est nettement insuffisant.

Le mélomane consacre donc cinq mois à travailler jusqu’à 80 heures par semaine pour financer son projet. Le processus de production se poursuit durant sa première année à l’Université McGill, où il étudie à temps plein et est impliqué dans deux clubs. «Je n’arrêtais pas», dit-il avec recul. Il se dévoue corps et âme à Aphélie, un travail ardu qui étonne ses proches.

Laisser son art prendre de l’âge

Pendant deux ans, Aphélie mûrit. Joseph réfléchit et retravaille son EP à maintes reprises, en collaboration avec l’artiste montréalais Mada Mada. Le résultat le satisfait et lui donne l’impression «d’avoir été maître d’où il voulait amener son projet.»

Même s’il est fier d’Aphélie, l’auteur-compositeur ne peut pas se permettre d’investir autant de temps et d’argent pour chaque projet. Il voudrait donc s’associer à une maison de disques pour la suite.

«J’ai plus de confiance en moi qu’au début, même si je me sens encore comme un imposteur dans ce monde, parce que, pour moi, c’est vraiment par pur plaisir.»

Et ce plaisir, Joseph Boonen veut le communiquer. Vous allez peut-être le revoir, sur la scène des berges de Lachine, en train de livrer ses plus récentes compositions pour «connecter et partager [ses] sentiments» avec les spectateurs.

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