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Est-ce que la cour vient de signer l’arrêt de mort du La Tulipe?

La salle de spectacle La Tulipe, sur l'avenue Papineau. La façade patrimoniale est en rénovation. Photo: Josie Desmarais, Archives Métro

La Tulipe doit baisser le volume. C’est la décision qui a été prise par la Cour supérieure, donnant raison à l’investisseur immobilier Pierre-Yves Beaudoin, propriétaire depuis 2016 d’un immeuble adjacent à la salle de spectacle du Plateau-Mont-Royal.

En plus de devoir réduire le bruit provenant de sa salle, La Tulipe a été condamnée à payer des dommages à son voisin de l’avenue Papineau, peut-on lire dans La Presse ce matin.

«Il n’y a pas de droits acquis à une nuisance», a déclaré le juge Azimuddin Hussain, selon les propos rapportés par le média montréalais. «Le bruit représente un inconvénient anormal et les [propriétaires de la salle] sont donc responsables.»

Une erreur

À l’origine de cette chicane de voisins se trouve une erreur de la Ville de Montréal. En effet, un permis a été accordé à Pierre-Yves Beaudoin pour transformer son immeuble, permettant de passer d’un espace commercial à une résidence. Pourtant, la réglementation du Plateau-Mont-Royal interdit un tel changement pour les espaces jouxtant une salle de spectacle ou un bar.

«L’émission du permis s’est faite par erreur, il y a eu une mauvaise interprétation du règlement par un employé, a expliqué en janvier 2022 le maire de l’arrondissement, Luc Rabouin. Dès que l’on s’en est aperçu, on a envoyé un avis au mois d’août dernier pour lui dire qu’il fallait qu’il cesse l’usage résidentiel obtenu par erreur.»

Une demande contestée par le propriétaire en décembre 2021, ce dernier remettant en question l’interprétation faite du règlement et confirmant son intention de rester dans son logement.

Une mise en demeure a été envoyée par la suite par l’Arrondissement, avisant le propriétaire qu’il devait cesser l’usage du local immédiatement et que des démarches judiciaires allaient être entreprises. Celles-ci auraient été entamées en janvier 2022.

Invité à réagir à la décision de la cour, le maire Luc Rabouin répond par écrit à Métro que «le La Tulipe est là pour rester».

«Nous sommes en lien avec le propriétaire, nous lui avons parlé ce matin et des rencontres sont prévues cette semaine pour déterminer la suite des choses, ajoute-t-il. On va prendre le temps d’analyser le jugement et on fera le nécessaire pour les accompagner et traiter ce dossier en ultime priorité.»

Possibles travaux

Les propriétaires de la salle seraient en attente d’un permis de construction municipal afin d’effectuer ces travaux d’insonorisation, selon les informations obtenues par La Presse, des efforts salués par le maire de l’arrondissement.

Une tâche qui pourrait s’avérer délicate, puisque le bâtiment construit en 1913 est classé patrimonial. Des rénovations de la façade ont d’ailleurs été amorcées il y a plusieurs mois. Celles-ci semblaient toujours en cours lors du passage de Métro jeudi dernier.

Au moment de la publication de cet article, La Tribu, gestionnaire et propriétaire de la salle, n’avaient répondu à nos questions.

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