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Grace Dart: un projet de logements sociaux menacé dans MHM

Le Pavillon Grace Dart de la rue Sherbrooke Est a été fermé en 2016 parce qu’il était jugé trop vétuste. Photo: Google

Le volet social du projet immobilier Grace Dart dans MHM est menacé, faute de financement.

Ce projet situé sur le site de l’ancien hôpital Grace Dart sur la rue Sherbrooke Est prévoit la construction d’un total de 350 logements, dont 53 unités devaient être du logement social.* Les 297 unités locatives restantes sont réparties dans le bâtiment existant (46) et dans le nouveau bâtiment (251) qui sera construit à l’arrière de l’ancien hôpital.

Le promoteur TGTA souhaitait construire le volet social du projet en parallèle des autres unités, le début des travaux étant prévu pour le printemps 2022. Or, selon les informations obtenues par La Presse, la Ville de Montréal l’a informé en juin dernier qu’il n’y avait pas d’argent disponible.

La construction d’une cinquantaine de logements sociaux est donc sur la glace depuis.

Le maire Pierre Lessard-Blais assure que le dossier n’est pas clos. L’intention demeure la même et tout sera fait pour trouver le financement, assure-t-il.

N’empêche, le maire dénonce la situation.

C’est extrêmement frustrant, ce projet est travaillé en amont depuis plus d’un an. On a un promoteur de bonne foi et on croit à la mixité sociale que cela crée.

Pierre Lessard-Blais, maire de MHM

La fin d’AccèsLogis?

Sous-financé, le programme AccèsLogis parvient difficilement à répondre à la demande. À la suite de son élection, la CAQ avait promis de construire les 15 000 logements sociaux approuvés, mais jamais réalisés par les libéraux.

«Depuis qu’ils sont au pouvoir, à peine 3750 de ces logements sont sortis de terre», avait reproché au gouvernement le responsable pour Québec solidaire en matière de logement, Andrés Fontecilla, à la fin octobre.

Est-ce que le gouvernement du Québec souhaite mettre fin au financement du logement social au profit de celui dit «abordable»? C’est ce que croit Lili Bergeron, organisatrice communautaire à Infologis de l’Est de l’Île de Montréal.

Cette dernière n’est d’ailleurs pas surprise que la cinquantaine de logements sociaux prévue dans le projet immobilier Grace Dart soit sur la glace. Les cas du genre sont nombreux, soutient-elle.

«C’est ce qu’on se fait dire depuis un bout qu’il n’y a plus d’argent dans AccèsLogis. Ce n’est rien de nouveau, mais avec le dernier mini-budget [provincial], c’est vraiment plus clair qu’il n’y aura pas d’argent.»

[Le gouvernement du Québec] a abandonné le programme AccèsLogis.

Lili Bergeron, organisatrice communautaire à Infologis de l’Est de l’Île de Montréal

Un avis que partage le FRAPRU, qui affirme que «la mise à jour économique du 25 novembre faite par le gouvernement de François Legault contient une attaque frontale contre le logement social, sous-financé depuis des années».

Abordable, plutôt que social

Dans ce mini-budget, le gouvernement Legault a annoncé près de 200 M$ pour la construction d’approximativement 2200 logements dits «abordables».

«C’est vraiment un mot-valise pour mettre tout et rien. Toutes les unités prévues qui étaient attendues pour AccèsLogis ne se feront pas, parce qu’ils vont changer le programme», soutient Lili Bergeron.

Cette dernière s’inquiète que le gouvernement finance les intérêts privés au détriment du logement social.

«Le logement abordable ne peut pas remplacer le logement social, renchérit Pierre Lessard-Blais. Les deux offres sont essentielles, mais sont complètement différentes.»

Lorsqu’on lui demande s’il partage les inquiétudes des regroupements de logements, le maire répond que sa priorité est que les 140 logements sociaux qui sont prêts à être construits «lèvent de terre».

«Il faut que les sommes atterrissent le plus rapidement possible et je pense que le gouvernement a une chance de se rattraper avec son prochain budget.»

Une demande d’entrevue a été envoyée au député de Bourget, mais la directrice de son bureau a indiqué que Richard Campeau «doit d’abord prendre connaissance de tous les éléments du dossier en collaboration avec le MAMH [ministère des Affaires municipales et de l’Habitation] et la Ville».

*Mise à jour: le calcul de l’inclusion du volet social repose sur la base de la superficie de plancher résidentielle brute totale, et non sur le nombre de logements projetés.

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