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Ligne 211 : les appels pour de l’aide alimentaire explosent

Les besoins primaires des citoyens sont évidents à en croire les données du service 211 : alimentation et santé.
Photo: Archives - Métro

Depuis le début de la pandémie du coronavirus, les appels à l’aide logés au service de référencement communautaire 211 Grand Montréal ont bondi de près de 240%. Les questions concernant les ressources en dépannage alimentaire sont de loin les plus fréquentes.

Au total, ce sont 10 395 appels qui ont été faits au 211, un service qui dessert Montréal, Laval, la Montégérie, Lanaudière et les Laurentides.

Plus de quatre appels sur 10 abordent la question de l’accès à la nourriture. La très grande majorité de ceux-ci ont été logés par des personnes à la recherche d’aide alimentaire d’urgence.

« On ne voit pas de nouvelles tendances, explique Pierrette Gagné, directrice générale du centre de référence du Grand Montréal. Mais plutôt des situations encore plus aiguës qui se révèlent », souligne-t-elle.

Et pour cause, Mme Gagné précise qu’avant le 13 mars, les appels concernant les besoins en alimentation, regroupant dépannage d’urgence, la livraison de repas et les commerces alimentaires, étaient de 6%. Après cette date, cette catégorie représente presque 50% des appels.

À Villeray-Parc-Extension, plus d’une demande d’information sur deux est en lien avec l’alimentation. Une statistique confirmée par Magdouda Oudjit, directrice de la maison de quartier de Villeray.

Depuis la mi-mars, elle a vu les demandes « exploser ». Habituellement, la maison de quartier distribue 120 paniers de denrées alimentaires par semaine à des familles « qui peuvent aller jusqu’à sept personnes ». « Là, on est rendu à 250 chaque semaine, et ça continue », explique-t-elle. Cela en plus de la livraison de repas à une quarantaine de ménages vulnérables.

Depuis le début de la crise du coronavirus, l’aide alimentaire d’urgence a bénéficié d’une plus large visibilité, pense Mme Oudjit. Elle croit aussi que « les gens se sont libérés d’une certaine gêne, ils n’ont plus peur de dire qu’ils ont besoin, et pour sauver leur peau, ils n’ont pas le choix que de demander. »

Pour mener à bien la distribution, comme plusieurs autres organismes, la maison de quartier a bénéficié d’une aide directe de Centraide, d’une augmentation de volume de denrées de la part de Moisson Montréal et d’un financement du député provincial. Sans oublier le coup de main non négligeable d’autres organismes et des citoyens.

Les aînés plus vulnérables

Plus de la moitié des appels logés au 211 ont été faits par des personnes de plus de 50 ans.

Parmi les tranches d’âges, c’est celle des 70 ans et plus qui est la plus représentée (20%). Elle est suivie des 50-59 ans (17,5%) et des 60-69 ans (16,4%).

Après les appels concernant des besoins alimentaires (44%) viennent les demandes pour des ressources en santé (10,4%), en habitation (7,8%) et en emploi (7,5%).

Parmi les 19 arrondissements de Montréal, c’est à Mercier-Hochelaga-Maisonneuve (793 appels) qu’il y a eu le plus de demandes de renseignement généraux, suivi de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension (792) et Rosemont-la-Petite-Patrie (725).

Le 211, la vigie des besoins des Montréalais

Le service du 211 du Grand Montréal a dû aussi renforcer les équipes en un temps record et revoir son système de réponse adapté eu télétravail.

Des renforts qui servent non seulement à prendre les appels des demandeurs, mais aussi à informer Centraide, les organismes ainsi que les autorités sur les besoins des citoyens.

Avec cette crise, un nouveau rôle s’ajoute pour ce service de référencement. Celui « d’éclaireur envers auprès des instances et d’apporter du soutien aux personnes qui nous appellent, il nous est arrivé de rappeler les consignes sanitaires, d’informer les personnes sur d’autres choses », note Mme Gagné. Elle insiste aussi sur l’extrême nécessité de réussir à rejoindre les personnes les plus isolées.

Le 211 met à jour en temps réel ses données à retrouver ici.

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