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Environnement : pour des ruelles vertes encore plus écologiques

ruelles vertes
De droite à gauche: Pascale Rouillé, cofondatrice de l’Alliance ruelles bleues-vertes, Micheline Dufour résidente et Marc-André Desrochers, directeur de la mobilisation territoriale de la Shapem. Photo:

On connaît les ruelles vertes, ces havres de paix verdoyants en pleine ville où il fait bon vivre les beaux jours venus et où les enfants prennent plaisir à jouer. On connaît cependant un peu moins les ruelles bleues-vertes, qui vont plus loin dans la démarche écologique.

Dans Viauville, à l’angle des rues Ontario et Saint-Clément, des résidents et des organismes ont imaginé un concept de ruelle verte qui va un peu au-delà du verdissement des lieux de vie des quartiers. Ici, cette ruelle s’appelle la ruelle Turquoise.

Il y a quelques années, la Société d’habitation populaire de l’Est de Montréal qui gère des habitations aux abords de la ruelle et plusieurs autres organismes dont Les Ateliers Ublo, ont fondé l’Alliance ruelles bleues-vertes. Le but? Développer des ruelles encore plus écologiques sur l’île de Montréal.

Une autre ruelle bleue-verte est en développement dans l’arrondissement du Sud-Ouest.

L’idée des ruelles bleues-vertes est d’ajouter les enjeux de l’eau dans les ruelles des quartiers et de sensibiliser les résidents aux problématiques du traitement des eaux de pluie.

«Le projet bleue-verte est né il y a une dizaine d’année. On souhaitait trouver des pistes de solutions de résilience face aux changements climatiques, en venant délester le réseau municipal d’eau et en venant diminuer les surverses dans le fleuve», explique Pascale Rouillé, urbaniste des Ateliers Ublo et membre fondatrice de l’Alliance ruelles bleue-verte.

Pour traiter à la source l’eau de pluie, l’Alliance a ciblé les toits plats montréalais comme étant idéaux. «Ils ont un potentiel pour capter et éviter que l’eau ne se déverse dans les réseaux municipaux», précise Mme Rouillé.

Le principe est plutôt simple, plutôt que les eaux de pluie ne s’en aillent dans le réseau municipal, des «jardins de pluie dans les cours arrière» pourraient les récupérer grâce à des drains.

«On peut aussi imaginer la réutilisation de cette eau pour arroser les plantes et nettoyer», souligne l’urbaniste.

Quinze chercheurs étudient en parallèle le projet, car l’Alliance souhaite «multiplier les bénéfices écosystémiques de ce type de ruelles», pense Pascale Rouillé.

Un projet avec les citoyens

Pour l’instant, la ruelle Turquoise bénéficie de quelques aménagements temporaires, des bancs, des pots de fleurs et de plusieurs touches de couleurs rendant les lieux plus agréables.

Le fruit du travail des résidents effectué lors de rencontres et différentes corvées de nettoyage, de plantation, de création, etc.

Désormais, grâce à un soutien financier de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve de 150 000$ sur trois ans, organismes et résidents vont pouvoir passer à la vitesse supérieure.

Dans la prochaine année et demi, de nouveaux aménagements devraient voir le jour, explique Marc-André Desrochers, directeur de la mobilisation territoriale à la Shapem.

«Notre travail c’est d’utiliser ce premier engagement financier [de l’arrondissement] comme levier pour intéresser d’autres bailleurs de fonds et transformer plus profondément ce site», ajoute-t-il.

Pourraient ainsi naître de nouveaux revêtements au sol, des jardins de pluie, des gouttières, de la végétation pour contrer les îlots de chaleur, des fleurs, «il faut voir ce qui est possible avec les bailleurs de fonds», souligne Pascale Rouillé.

«Les résidents veulent aussi avoir un environnement agréable pour tout le monde, on est vraiment à l’écoute des besoins et aspirations de nos riverains», ajoute M. Desrochers. Et ils sont invités à participer aux différentes démarches entreprises.

C’est notamment le cas de Micheline Dufour, résidente de la ruelle, membre du comité citoyen et architecte qui a hâte de voir sa ruelle transformée.

«Je cherche un moyen concret d’intervenir sur la résilience des villes, et je me suis greffée au projet», détaille celle qui a intégré à sa vie quotidienne un mode de vie écologique.

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