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Fermeture des salles de spectacle : l’industrie crie à l’injustice

Les salles de spectacle montréalaises sont fermées jusqu’au 28 octobre, minimum. Photo: Archives Métro Média

Un sentiment de colère et d’injustice accablait, au matin du 29 septembre, les membres de l’industrie du spectacle, à la suite de l’annonce de la fermeture de leurs salles pendant 28 jours pour contrer la nouvelle vague de la pandémie.

«C’est une décision irrationnelle, déplore Ginette Noiseux, directrice générale et artistique de l’Espace Go. Nos salles sont adaptées, c’est plus sécuritaire aujourd’hui d’aller au théâtre ou au cinéma que de répondre au livreur de pizza qui sonne à notre porte. Les membres du gouvernement qui ont pris cette décision n’ont pas fréquenté une salle de spectacle depuis bien longtemps pour prendre une décision pareille!»

L’Espace Go devait rouvrir ses portes le 20 octobre. La première semaine de sa programmation a donc été annulée, jusqu’au 28 octobre comme imposé par le gouvernement.

«On essaye de revoir notre programmation avec prudence. Nos perspectives sont très fragiles. On vise le printemps prochain pour un vrai retour à la normale car on préfère être réalistes plutôt qu’essuyer de nouvelles déceptions», avoue Rémi Brousseau, directeur général du Théâtre Denise Pelletier.

Même son de cloche de la part de Céline Marcotte, directrice générale du Théâtre du Rideau Vert. «C’est déconcertant. Le milieu culturel avait retrouvé une vie et on la lui enlève abruptement, dit-elle. Qu’à cela ne tienne, nous allons de l’avant et nous travaillons déjà à reprogrammer les vingt-et-une représentations perdues d’octobre en novembre et en décembre.»

Des pertes inestimables

«On nous a dit ce matin qu’on serait dédommagés pour nos pertes mais on n’est pas confiants. On attend encore les aides promises au printemps dernier. Notre colère est renforcée par le fait qu’on a dépensé une fortune pour réaménager nos lieux et recevoir le public dans le respect des consignes sanitaires», dit Ginette Noiseaux.

Elle précise que l’établissement a dépensé près de 10 000 $ en équipements et produits d’hygiène depuis le printemps dernier, une somme à laquelle s’ajoutent les salaires du personnel chargé du nettoyage, dont l’effectif a été doublé.

«Oui, on a reçu des aides mais ce ne sont que des mesures d’appoint, ajoute Rémi Brousseau. On perd quand même de l’argent et on se demande si le public va revenir. Ces pertes-là sont difficiles à estimer.»

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