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Ray-Mont Logistiques: le recours à un BAPE de nouveau demandé

Les mots «Parc Nature» ont été déposés sur la butte séparant le quartier Viauville et le terrain de Ray-Mont Logistiques, lors de la 2e édition de la Semaine d’actions Résister et fleurir, tenue du 28 mai au 5 juin. Photo: Gracieuseté, Sébastien Proulx

Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) n’évaluera pas les impacts de toutes les nuisances environnementales du projet de Ray-Mont Logistiques. C’est du moins ce que soutiennent le groupe citoyen Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM et l’Association québécoise des médecins pour l’Environnement (AQME), qui réitèrent leur demande pour que le projet soit soumis à un Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

Le MELCC aurait indiqué aux deux organisations qu’il ne procéderait qu’à l’évaluation des impacts sur le climat sonore et sur la gestion des eaux, lors d’une rencontre tenue le 15 juin.

Interrogé à ce propos, le MELCC a répondu «procédé à une évaluation de la phase 1 du projet de plateforme intermodale présenté par l’entreprise Ray-Mont Logistiques en fonction de la juridiction applicable sur le territoire de l’agglomération de Montréal».

«Il convient de souligner que la Ville de Montréal est responsable de la gestion de plusieurs nuisances pouvant être générées sur son territoire», a ajouté la directrice des communications du cabinet du ministre Benoit Charrette, Emilie Toussaint.

Ce serait entre autres le cas des impacts liés aux émissions atmosphériques.

«C’est sidérant, a affirmé la porte-parole de la Mobilisation 6600, Cassandre Charbonneau-Jobin, par voie de communiqué. Force est de constater les failles du système d’évaluation environnementale actuel, qui ne considère qu’une partie des nuisances.»

Pouvoir discrétionnaire

Selon la porte-parole de Mobilisation 6600, cela justifie que le ministre de l’Environnement intervienne et utilise un pouvoir discrétionnaire lui permettant de soumettre le projet à un BAPE.

Les impacts environnementaux, psychosociaux et sur la santé des populations du projet de Ray-Mont doivent être évalués dans leur ensemble. Nous ne voyons pas comment cet objectif d’évaluation globale pourrait être atteint sans le recours à un BAPE.

Cassandre Charbonneau-Jobin, porte-parole de Mobilisation 6600

Une situation que déplore également la présidente de l’AQME, la Dre Claudel Pétrin-Desrosiers.

«La littérature scientifique est très claire à ce sujet: les îlots de chaleur tuent des gens, à chaque année, affirme-t-elle. Les impacts sanitaires de la création d’un îlot de chaleur par le projet de RML, de l’augmentation de la pollution atmosphérique inévitable avec l’augmentation du camionnage, et les coûts en termes de vies humaines doivent impérativement être pris en considération avant que le ministère donne son approbation au projet.»

Fractionnement du projet

Selon la porte-parole de Mobilisation 6600, le fractionnement du projet par phases ne permet pas d’évaluer l’effet conjugué des différentes nuisances.

[Ce fractionnement] permet à l’entreprise d’avancer son projet peu à peu. C’est exactement pour cette raison que la Loi québécoise sur l’environnement (LQE) octroie au ministre un pouvoir discrétionnaire sur l’évaluation des projets.

Cassandre Charbonneau-Jobin, porte-parole de Mobilisation 6600

Les enjeux environnementaux majeurs, la proximité des résidences et les grandes préoccupations du public justifient amplement l’intervention du ministre, conclut Cassandre Charbonneau-Jobin.

Concernant l’évaluation des impacts sur le climat sonore et sur la gestion des eaux de la phase 1 du projet, le MELCC indique que tout est mis en œuvre pour pouvoir transmettre une décision dans les 75 jours ouvrables.

Réactions

Réagissant aux propos de Mobilisation 6600, l’entreprise Ray-Mont Logistiques dit ne pas adhérer à cette interprétation.

«Les différentes phases de développement de notre projet sont connues et ne visent en aucun temps à se soustraire à une évaluation environnementale, indique l’entreprise. Dans un contexte où les chaînes d’approvisionnement sont mises à rude épreuve, le début de certaines de nos opérations permettra de répondre à des besoins urgents et immédiats.»

L’entreprise Ray-Mont Logistiques ajoute qu’il est donc normal que les prochaines phases du projet ne soient pas encore déposées, puisqu’elles comportent des éléments qui sont encore en discussion avec la Ville de Montréal et qui visent à favoriser la cohabitation avec la communauté.

Du côté de la Ville de Montréal, on souhaite également que le projet soit soumis à un BAPE.

«Rappelons que nous avons demandé au Gouvernement du Québec de tenir un BAPE pour ce projet, affirme l’attachée de presse au cabinet de la mairesse et du comité exécutif de Montréal, Alicia Dufour. Le gouvernement provincial et le BAPE ont un rôle important à jouer pour prévenir les nuisances et nous nous attendons à ce qu’ils le jouent dans ce dossier.»

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