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La Salle Désilets veut mieux se vendre et lance un appel aux élus

Photo: quentin parisis - informateur RDP

Le directeur de la Salle Désilets souhaite obtenir un soutien des pouvoirs publics pour continuer à faire connaître sa salle de spectacles aux Montréalais. Bien qu’elle soit dans l’Est, croit-il, elle mérite une place dans le paysage culturel de la métropole.

 

Depuis deux ans, la salle Désilets, qui se trouve dans les locaux du Cégep Marie-Victorin, à la frontière de Rivière-des-Prairies et de Montréal-Nord, présente sa propre programmation. Boucar Diouf et Khlo Pelgag ne sont que quelques-unes des vedettes à y avoir monté sur les planches, avec un certain succès.

«Boucar Diouf a demandé à revenir» s’enthousiasme ainsi  Jean-Marc Ravatel, vantant les installations, les équipes et l’équipement de la salle de spectacle.

Malgré cette diversification, la Salle Désilets n’est toujours  pas subventionnée, ce qui la limite dans ses opérations de communication. En raison de cette carence, elle peine à rejoindre son publique, ce  qui n’est pas sans conséquence pour ses finances. Forcément, moins de billets vendus, c’est moins d’argent dans les coffres.

«Chaque année, il nous manque un petit 10% dans notre budget, ce qui représente 30 à 40 000$», explique Jean-Marc Ravatel.

Pour parvenir à obtenir ce qu’il lui manque, M. Ravatel dit avoir déjà interpellé le Conseil des arts et des lettres et le gouvernement fédéral.  Or, on lui répond «non»;  sa salle est sur un territoire déjà «très occupé» par des salles de spectacle.

«Si j’étais à Terrebonne, je n’aurais pas de problème, car il n’y a qu’une seule salle de spectacle et la municipalité lui donne de l’argent, dit-il. Mais je suis à Montréal et des salles sont déjà subventionnées. Le problème, c’est qu’elles le sont toutes à l’ouest de Saint-Laurent. Nous, on veut proposer à la population de l’est de Montréal des spectacles grand public et des choses plus pointues».

Jean-Marc Ravatel a donc décidé «de réveiller les élus locaux» pour les sensibiliser à ses besoins et ses ambitions.

Le député fédéral de Mercier, Pablo Rodriguez, et le député provincial de LaFontaine, Marc Tanguay, ont rencontré le dirigeant, tandis que la mairesse de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles pourrait bientôt en faire de même. Jean-Marc Ravatel voudrait aussi sensibiliser la mairie de Montréal-Nord et la Ville-centre.

Un travail à poursuivre

Au moment du lancement de son volet programmation, en 2015, la salle a eu accès à un soutien de 85 000$ pour un projet de communication de 170 000$, ce qui lui a permis «de mettre de l’eau dans la pompe», selon son directeur.

C’est à cette époque que la direction a mis en place les premiers éléments de communication comme la réalisation de programmes imprimés, d’une infolettre et de campagnes promotionnelles  via les réseaux sociaux et les journaux locaux.

Il est temps aujourd’hui de poursuivre ces efforts afin d’améliorer sa visibilité et faire connaître encore plus sa programmation. L’objectif ? Vendre plus de billets pour cette salle qui est «l’un des rares organismes communautaires à ne pas être subventionné et à quasiment s’autofinancer».

«On dessert une population de 140 000 habitants, en tenant compte de Montréal-Nord, Anjou, Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles et Saint-Léonard. Il y a le potentiel de public et il faut aller le chercher» dit M. Ravatel.

Des stratégies contre les obstacles

Le peu d’offre culturelle sur le territoire par rapport au centre-ville est bien plus un avantage pour la salle, qui bénéficie d’une faible concurrence, qu’un obstacle.

Faute de moyens, sa direction doit improviser.

«Les afficheurs me disent « on ne va pas dans l’Est, car ce n’est pas rentable pour nous d’y coller 100 affiches ». Il faudrait une campagne globale ou alors que je fasse coller 5000 affiches et je n’en ai pas les moyens», regrette-t-il. Il a donc  «mis en place un réseau de collage d’affiche», en «travaillant beaucoup avec les jeunes de L’Escale, des jeunes en difficulté, pour faire du porte-à-porte ou distribuer notre programme».

La faiblesse du réseau de transports en commun dans l’Est est un autre obstacle que Jean-Marc Ravatel tente de palier en offrant le stationnement gratuit, au contraire des salles du centre-ville, où il «peut coûter jusque 25$» pour garer un véhicule.

«On est sur des méthodes traditionnelles, car dans le quartier ça fonctionne encore, mais il a fallu le mettre en place», explique le directeur de l’Institution dont l’objectif, avec sa programmation, n’est  «pas de faire de l’argent, mais de ne pas en perdre».

En 2019, La Salle Désilets va recevoir entre autres Boucar Diouf, Mario Jean, Mathieu Cyr, Leboeuf Deschamps ou encore Georgia Fumanti.

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