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Le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal en campagne de séduction des jeunes diplômés

Photo: Laurent Lavoie/Archives Métro Média

Frappé de plein fouet par la pénurie de main-d’œuvre, le milieu de la santé s’arrache les jeunes diplômés. Le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal a lancé une campagne de recrutement visant à rendre son institution et certains emplois plus attrayants auprès de cette tranche d’âge. Une stratégie qui ne règlera toutefois pas le problème à la source, selon des syndicats.

Avec des couleurs vives et d’un ton humoristique «assumé», des capsules vidéo et des publicités seront diffusées au printemps, notamment sur les médias sociaux. Cette campagne coûtera environ 25 000$, indique-t-on.

«C’est pour cibler des jeunes qui sont à la recherche d’un stage, qui cherchent un emploi d’été, ou qui veulent faire carrière chez nous, explique la directrice des ressources humaines, des communications et des affaires juridiques au CIUSSS, Marie-Ève Lemieux. On pense qu’il y a des jeunes qui demeurent sur le territoire qui pourraient être intéressés par notre organisation.»

Les messages seront orientés vers les postes où l’on manque le plus de main-d’œuvre, comme ceux de préposé aux bénéficiaires ou d’infirmière.

Garder les employés

Pour le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CIUSSS du NÎM (STT CIUSSS du NÎM), c’est davantage en offrant de meilleures conditions de travail aux employés déjà embauchés que l’effectif répondrait mieux aux besoins. «Oui, on peut s’attaquer à l’attraction, mais il faut aussi régler le problème de la rétention du personnel», souligne son président par intérim, Alexandre Paquet.

Le STT CIUSSS du NÎM représente près de la moitié des 12 100 travailleurs répartis dans les 26 installations du CIUSSS. Il compte notamment parmi ses membres les préposés aux bénéficiaires.

«Quand les nouveaux travailleurs se frappent à la réalité du terrain où il y a souvent un manque d’effectif flagrant, où les besoins de la clientèle s’alourdissent d’année en année, mais que les ratios ne changent pas, ce sont des conditions de travail qui ne sont pas très attrayantes.» -Alexandre Paquet, président par intérim du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CIUSSS du NÎM

Selon M. Paquet, il y a de «nombreux services» dans le CIUSSS où le personnel travaille à sous-effectif, parfois «jusqu’à 50% du personnel requis». Il affirme que des services, dont la cafétéria, doivent fermer temporairement en raison du manque de personnel.

Même son de cloche chez le Syndicat des professionnelles en soins du Nord-de-l’Île, représentant notamment les infirmières, qui réclame aussi de meilleures conditions pour éviter l’exode du personnel.

«Il y a une grosse problématique au niveau de la rétention, en partie à cause que notre CIUSSS est à la traîne sur le rehaussement des heures, affirme la présidente syndicale Kathleen Bertrand. Ça fait en sorte que les nouveaux employés préfèrent aller dans d’autres CIUSSS parce qu’il y a des possibilités d’avoir des postes à temps complet.»

Du côté du CIUSSS, on fait valoir que les conditions de travail font partie des préoccupations.

«Il y a souci constant de l’organisation quant à la surcharge de travail, pour s’assurer qu’il y a un bon climat organisationnel, qu’il y ait des communications qui sont fluides, la gestion de proximité avec le personnel, dit Marie-Eve Lemieux. C’est ce qu’on essaie de faire vivre au quotidien.»

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