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Un «safe space» pour la communauté LGBTQ+ à l’école Calixa-Lavallée

Élizabeth Diamond et Emma Mac Kenzie.
Elizabeth Diamond et Emma Mac Kenzie voulaient un endroit où tous se sentiraient en sécurité. Photo: Denis Germain/Métro

Les membres de la communauté LGBTQ+ de l’école secondaire Calixa-Lavallée ont maintenant un endroit où échanger sans avoir peur du jugement. Des groupes de discussion se tiennent régulièrement pendant l’heure du dîner: un «safe space» où élèves et enseignants discutent de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, mais aussi de tout et de rien.

Emma Mac Kenzie a pris connaissance de l’existence du groupe… dans un cours de français.

Dans un texte où elle devait se présenter, l’élève de 1re secondaire a indiqué qu’elleétait bisexuelle. Stressée de voir la réaction de sa prof, elle a été surprise: cette dernière lui a appris qu’elle était aussi bisexuelle, et lui a suggéré de participer au nouveau groupe Ensemble.

Le temps d’un dîner, élèves et enseignants de la communauté discutent de leur vécu, de coming out et d’identité de genre.

«Je me dis “Yé” que je ne suis pas la seule à être comme ça. Il y a d’autres personnes comme moi qui peuvent comprendre ce que je vis et ce que je ressens», confie Emma, qui s’identifie au genre demigirl.

Faire œuvre utile

L’idée de créer un tel groupe vient d’Elizabeth Diamond, 16 ans.

Si elle assume pleinement sa bisexualité, elle voulait faire œuvre utile pour d’autres élèves. Elle est bien servie: deux rencontres ont lieu tous les neuf jours, soit une pour les élèves de premier cycle, dont Emma fait partie, et une autre pour les élèves de 3e, 4e et 5e secondaire.

Elle a toujours hâte au dîner, où il n’est pas question que de sujets LGBTQ+, précise-t-elle. «On ne parle pas d’être gai pendant trois heures. On parle aussi d’actualité, de ce qui se passe, de politique.»

Je savais que ça existait dans d’autres écoles et je me suis dit que ça serait cool. Je voulais instaurer un endroit sain où on pourrait se retrouver où on n’allait pas avoir peur d’être jugés, un safe space.

Elizabeth Diamond, élève de 5e secondaire de l’école Calixa-Lavallée

Nouvelles perspectives

Isabelle Labrie, animatrice de vie spirituelle et d’engagement communautaire à l’école Calixa-Lavallée, encadre les rencontres, auxquelles participent aussi des enseignants qui s’identifient à la communauté LGBTQ+.

«Je trouvais ça important qu’il y ait des adultes qui soient des guides aussi. Ces profs-là, ils l’ont vécu, ils ont fait leur coming out>», souligne-t-elle.

Le groupe a aussi reçu récemment une intervenante du GRIS-Montréal.

«Ils savent de quoi ils parlent», convient Élizabeth, aucunement gênée par la présence des «adultes», qui amènent de nouvelles perspectives, selon elle.

Briser des tabous

Le groupe Ensemble est surtout un lieu de rencontre, mais il fera tout de même une activité de sensibilisation auprès d’autres élèves le 17 mai, à l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie.

«T’es gai» est encore envoyé comme insulte à certains moments , indique Emma.

Elizabeth affirme ne pas avoir été témoin de propos haineux, mais a eu droit à son lot de regards fuyants. «C’est encore tabou, on essaie de rendre ça pas tabou», résume-t-elle.

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