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Des centaines de nouveaux emplois pour construire des satellites dans l’Ouest-de-l’île

Espace satellite en orbite de la terre Photo: cookelma/123RF

Des centaines de nouveaux emplois hautement spécialisés pourraient être créés dans l’Ouest-de-l’île afin de construire des satellites de télécommunications. Un projet de près de deux milliards de dollars auquel le gouvernement Legault contribuera à hauteur de 450 M$.

Le fabricant Télésat a choisi l’entreprise ontarienne MDA, qui possède une usine à Sainte-Anne-de-Bellevue, pour contribuer à son projet de satellites à orbite basse Lightspeed. Celui-ci vise à assurer un accès à internet haute vitesse à prix abordable partout dans le monde.

En tout, ce partenariat permettra la création de 600 nouveaux emplois au Québec. L’usine de MDA dans Sainte-Anne-de-Bellevue en accueillera à elle seule 280 d’ici cinq ans. Ces employés, qui gagneront environ 100 000$ par année, oeuvreront à la conception d’antennes destinées à ces satellites. L’entreprise ontarienne Télésat bâtira pour sa part un centre d’exploitation à Gatineau, où elle compte créer 320 emplois. 

«On va pouvoir développer les banlieues de Sainte-Anne-de-Bellevue», s’est réjoui jeudi le premier ministre du Québec, François Legault. Ce dernier a donné une conférence de presse en après-midi au Palais des congrès de Montréal, en présence des dirigeants des deux entreprises. Le premier ministre espère ainsi que ce projet contribuera au développement économique de sa ville natale, mais aussi des municipalités voisines, comme Baie-d’Urfé et Beaconsfield.

Les investissements prévus au Québec sont évalués à 1,8 G$. Cette somme comprend une contribution financière totale de 450 M$ de la part du gouvernement du Québec par le biais de deux ententes de principe. De ce montant, 200 M$ représentent un investissement par actions dans l’entreprise Télésat, qui reçoit aussi un prêt de la même hauteur. MDA reçoit un prêt de 50 M$.

Internet dans les régions éloignées

Dans le cadre de ce projet, Télésat prévoit lancer 298 satellites en orbite basse, soit à 1000 km au-dessus de la terre. Une fois ses nouvelles installations en fonction dans la province, l’entreprise prévoit construire un satellite par jour.

«On parle de mettre en orbite 298 satellites qui pourront desservir bien plus que le Québec. C’est dans le monde entier. Et dans l’avenir, ce sera beaucoup plus facile de brancher à internet les maisons en régions éloignées», s’est réjoui M. Legault.

Il faudra toutefois attendre encore plusieurs années avant que ce projet prenne forme. Ce ne sont donc pas ces satellites qui permettront au gouvernement Legault d’atteindre sa cible d’offrir l’internet haute vitesse à l’ensemble des foyers de la province d’ici l’automne 2022. Actuellement, plus de 300 000 foyers n’y ont toujours pas accès. Ils se trouvent surtout dans les régions éloignées de la province.

Un domaine «prometteur»

Alors que le secteur de l’aviation souffre de la pandémie, celui des satellites représente un domaine d’avenir, a souligné M. Legault.

«[En raison de] la pandémie, il va se vendre beaucoup moins d’avions. C’est un moment qui est difficile. C’est donc un timing parfait pour aller dans un secteur qui est vraiment d’avenir», a-t-il dit.

L’entreprise Télésat fait d’ailleurs face à une forte compétition dans le secteur des satellites à orbite basse. Le géant Amazon et l’entrepreneur Elon Musk, derrière Space X, prévoient en construire des milliers.

«C’est une technologie qui va être de plus en plus en demande avec la privatisation de l’industrie aérospatiale», estime le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon. Québec envisage d’ailleurs de financer d’autres projets similaires dans les prochaines années.

«On veut bâtir de l’expertise dans un domaine qui est très prometteur.» -François Legault, premier ministre du Québec

Un financement à compléter

En novembre, Ottawa avait annoncé un investissement de 600 M$ dans le projet Lightspeed de Télésat. Malgré tout, le financement total de ce projet, évalué en tout à 6,5 G$, n’a pas encore été bouclé.

«Le financement global a été conclu. Il reste un levier financier important qui va jouer un rôle et c’est celui du fédéral», a indiqué M. Fitzgibbon. Ce dernier s’est d’ailleurs dit «confiant» qu’Ottawa sera au rendez-vous pour boucler le financement de ce projet prochainement.

Les ententes de principe conclues par Québec dans ce projet prévoient la possibilité de transformer les prêts accordés en subventions, à condition que les emplois promis voient le jour dans la province. Quant à l’investissement de 200 M$ en actions, il est à «risque modéré», estime Pierre Fitzgibbon.

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