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Victoire syndicale au CHSLD Denis-Benjamin-Viger

Victoire syndicale CHSLD Denis-Benjamin-Viger
Photo: iStock

Le plus haut tribunal du Québec a donné raison aux salariés du CHSLD Denis-Benjamin-Viger qui luttaient depuis 6 ans pour demander à l’employeur de mettre davantage de personnel et garantir la qualité des soins aux patients.

Mercredi 15 juin 2022, le CHSLD Denis-Benjamin-Viger situé à L’Île-Bizard-Sainte-Geneviève dans l’Ouest-de-l’île, était en fête comme cela n’était plus arrivé depuis longtemps. Après 6 ans de procédures judiciaires, infirmières et infirmières auxiliaires célèbrent le jugement final de la Cour d’appel qui a reconnu le fardeau de tâche aux salariés du CHSLD qui manquaient de personnel pour donner les soins nécessaires aux aînés.

Les salariés étaient épuisés, car on leur donnait beaucoup trop de patients

Johanne Riendeau, présidente de la FIQ–Syndicat des professionnelles en soins de santé de l’Ouest–de–l’Île–de–Montréal (FIQ-SPSSODIM)

«Il n’y aura pas de sanction pour la direction du CHSLD, mais on a gagné l’obtention de créations de postes», précise Johanne Riendeau, présidente de la FIQ–Syndicat des professionnelles en soins de santé de l’Ouest–de–l’Île–de–Montréal (FIQ-SPSSODIM). Cette dernière était présente toute la journée de ce 15 juin au CHSLD pour célébrer la victoire et partager un repas tous ensemble avec les équipes de jour et de nuit.

Ironie du sort et du calendrier, le 15 juin est justement la Journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes aînées.

«Cela aura pris six ans de démarches collectives, individuelles, syndicales et judiciaires, de dénonciations publiques et des dizaines de milliers de dollars pour obliger un employeur à mettre du personnel en quantité suffisante pour répondre aux besoins des patients et ainsi garantir la qualité des soins, constate avec regret Johanne Riendeau. Mais on est vraiment soulagé de cette décision.»

Rappel des faits

En 2016, les professionnelles en soins du CHSLD ont déposé une plainte de fardeau de tâche et demandé un comité de soins. Elles considéraient qu’elles avaient trop de patients à leur charge pour être en mesure d’offrir des soins de qualité et sécuritaires. En 2018, elles obtenaient gain de cause dans une décision où l’arbitre ordonnait déjà à l’employeur la création de postes de professionnelles en soins.

À cette époque, un rapport d’expertise accablant soulignait que les personnes âgées pensionnaires du CHSLD étaient sous-alimentées, car elles ne mangeaient pas à leur faim, et que les aînés restaient de longues heures dans leur culotte d’incontinence, même pendant l’heure du déjeuner.

«Malgré cela, l’employeur s’est entêté à poursuivre dans la voie juridique et a demandé le contrôle judiciaire de la décision de l’arbitre. La lutte vient de se terminer par une décision de la Cour d’appel qui nous est favorable», raconte la porte–parole syndicale.

La Cour d’appel du Québec a donné raison aux professionnelles en soins d’avoir dénoncé leur surcharge de travail

Johanne Riendeau, présidente de la FIQ–Syndicat des professionnelles en soins de santé de l’Ouest–de–l’Île–de–Montréal (FIQ-SPSSODIM)

Le combat continue

À ce jour, grâce aux dernières créations de postes, les conditions de travail des salariés du CHSLD sont meilleures qu’avant. «Mais il y a encore des quarts de travail qui restent fragiles ou sont dépourvus, et la pénurie de main-d’œuvre n’aide pas», précise la porte-parole syndicale.

On souhaite obtenir des ratios de personnel sécuritaires, pour être en mesure de donner des soins de qualité à des personnes qui sont vulnérables

Johanne Riendeau, présidente de la FIQ–Syndicat des professionnelles en soins de santé de l’Ouest–de–l’Île–de–Montréal (FIQ-SPSSODIM)

Le Syndicat des professionnelles en soins de santé de l’Ouest–de–l’Île–de–Montréal représente plus de 3 700 infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes et est affilié à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ.

Contacté par Métro, le CIUSSS de l’Ouest-de-l’île fait savoir par courriel qu’il « prend acte de la décision de la Cour d’appel. Notre volonté a toujours été et demeure de travailler avec les instances syndicales pour assurer un environnement de travail de qualité à nos employés.»

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